Éco-capitalisme : la filière lin et chanvre définit cinq enjeux prioritaires

L’étude « lin fibre & textile lin », menée par L’Alliance du Lin et du Chanvre Européens, soutenue par la Région Normandie, révèle cinq enjeux prioritaires pour accompagner la transformation des marchés de la mode et de la décoration, dans un système économique de forme capitaliste qui respecte le rythme de renouvellement des ressources et le fonctionnement de la biosphère.

Le premier enjeu de la filière lin et chanvre : produire mieux, produire plus

Face au défi climatique, l’Alliance du Lin et du Chanvre Européens souhaite renforcer la R & D et l’innovation agronomique tout en maintenant une logique de préservation de la biodiversité avec un itinéraire technique agricole performant.

Par ailleurs, elle s’interroge sur la meilleure façon d’anticiper la demande du marché de fibres et indique deux leviers d’action : favoriser l’augmentation des capacités de production (machine de récolte, outil de première transformation plus performant), innover au stade du teillage, étudier les possibilités d’extension des zones de production et accompagner le développement d’une filière chanvre textile européenne.

L’enjeu au niveau fibre et filature est de définir et développer un référentiel commun de description des qualités des fibres, qui complète les référentiels « organoleptiques » - c’est le mot employé, il se dit de substances (en particulier absorbées par voie buccale) capables d'impressionner un récepteur sensoriel - existants grâce à de la R & D en imagerie optique. Cette démarche est menée en coconstruction entre les teilleurs et les filateurs européens à travers un groupe de travail.

Réduire les coûts de production, baisser le besoin de main-d’œuvre : les recettes de l’éco-capitalisme

Pour créer un avantage compétitif industriel local, l’étude menée par l’Alliance du Lin et du Chanvre Européens suggère de réduire les coûts de production et de baisser le besoin de main-d’œuvre tant en filature au mouillé qu'au sec (mécanisation, automatisation, etc.). Cette démarche industrielle, entre opérateurs et fabricants de machine locaux, permettrait de favoriser l’émergence d’entreprises de plus grande capacité de production.

Côté mode, il s’agit de créer un cadre de travail dédié aux marques pour renforcer les échanges avec les maillons de la chaîne de valeur du lin et du chanvre. Plusieurs thématiques communes sont identifiées : traçabilité digitale, certifications European Flax® et Masters of Linen®, anticipation des approvisionnements, évolution de la présence du Lin dans les collections, etc.

« Nous sommes optimistes car tout le monde parle du lin et du chanvre avec amour, pour, ensemble, traduire nos ambitions en succès. J’ai envie de dire aux marques : misez sur le lin. Les pouvoirs publics accompagnent notre développement et l’annonce de l’Appel à Manifestation d'Intérêt (mode de présélection des candidats qui seront invités à soumissionner lors de futures procédures de passation de marchés publics, N.D.L.R.) est une formidable nouvelle. Et nous, membres de la filière, nous sommes les acteurs de cette transformation » conclut, dans le communiqué de presse, Bart Depourcq, président de l'Alliance for European Flax-Linen & Hemp.