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Giorgio Armani et ses sous-traitants mettent en évidence la complexité de la chaîne d'approvisionnement

By Don-Alvin Adegeest

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Spotlight Launchmetrics Credits: Backstage du défilé AH24 Giorgio Armani

L'exploitation des travailleurs d'une usine italienne produisant des accessoires pour Giorgio Armani met en lumière la complexité des chaînes d'approvisionnement dans la mode. Alors que l’Union Européenne est fortement réglementée, il est possible d'échapper aux systèmes mis en place pour garantir la sécurité et la protection des travailleurs.

Les chaînes d'approvisionnement dans le secteur de la mode sont fragmentées. Elles impliquent des fournisseurs de matières premières, des fabricants, des sous-traitants, des prestataires de services logistiques et des détaillants. La maison de luxe italienne Giorgio Armani n'a probablement pas eu connaissance des conditions de travail des sous-traitants, qui ont été confiés à un sous-traitant chinois non autorisé. Chaque entité de production opérant de manière indépendante, il est difficile pour la marque dont les produits sont fabriqués de retracer l'ensemble de sa chaîne d'approvisionnement et de contrôler les conditions de travail, les pratiques environnementales et la qualité des produits à chaque étape.

La police italienne a révélé les marges de coût des accessoires sous-traités par Armani, dont la fabrication a coûté 93 euros, qui ont été vendus à Armani pour 250 euros par l'intermédiaire et qui ont ensuite été vendus au détail pour 1 800 euros. Si les marques de luxe justifient souvent leurs prix élevés en mettant en avant des facteurs tels que l'artisanat, l'exclusivité et l'héritage de la marque, il est désormais évident que ces majorations sont souvent excessives et manquent de transparence. Une majoration de 1838,71 % entre le prix d'origine et le prix de revente de l'article a été constatée.

Pour l'usine chinoise chargée de la fabrication des produits, le seul moyen de maintenir les coûts de production à un niveau bas était d'utiliser une main-d'œuvre bon marché en recourant à des travailleurs clandestins et illégaux, a rapporté l'agence de presse AFP. Les travailleurs étaient vraisemblablement payés entre deux et trois euros de l'heure, ce qui est bien inférieur au salaire minimum éthique en vigueur en Italie.

Responsabilité

Pour que les sous-traitants soient tenus responsables de l'exploitation des travailleurs, il serait nécessaire de faire intervenir divers acteurs légaux et réglementations. Si l'audit semble être la réponse évidente, les marques de mode doivent être plus transparentes tout au long de leurs chaînes d'approvisionnement en répertoriant l’ensemble des sous-traitants avec lesquelles elles collaborent et en révélant leur identité au public. Il est essentiel de procéder à un contrôle préalable approfondi afin d'évaluer les pratiques de travail des sous-traitants.

Les marques devraient inclure dans les contrats avec leurs fournisseurs des clauses interdisant explicitement l'exploitation du travail, le travail des enfants, le travail forcé et d'autres pratiques contraires à l'éthique. Ces contrats doivent également préciser les conséquences en cas de non-respect, y compris la rupture de la relation commerciale.

Cet article a initialement été publié sur FashionUnited.com. Il a été traduit et édité en français par Aéris Fontaine.

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