La Charentaise homologuée « Charentaise de Charente-Périgord »
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Plus fort que le made In France, le Made in Charente. L’Institut national de la propriété industrielle (Inpi) vient d’accorder cette Indication Géographique (IG) à ce produit emblématique français. Un signe officiel de qualité et d’origine. Une garantie d’authenticité pour les consommateurs et un moyen pour les entreprises de valoriser leurs produits et leurs savoir-faire. L’activité de fabrication de la charentaise concerne 5 entreprises dans l’aire géographique Charente-Dordogne : DM Production, Fargeot Cie SAS, Manufacture Degorce, la Manufacture Charentaise, la Nouvelle Charentaise. Il s’agit de PME qui regroupent 210 emplois, dont 50 personnes sur la technique du « cousu-retourné ».
Environ 300 000 paires de charentaises en « cousu-retourné » sont fabriquées par an par ces entreprises pour un chiffre d’affaires global de 5,2 millions d’euros pour l’année 2018. Les ventes de charentaises en « cousu-retourné » augmentent depuis 10 ans. Le marché national est la principale destination des charentaises. Toutefois, l’exportation, quand elle existe, concerne l’Europe, l’Asie et l’Amérique du Nord. Elle est en pleine expansion.
La charentaise s’exporte bien
C’est la loi dite « consommation » qui a élargi les indications géographiques - auparavant réservées aux produits agricoles et viticoles - aux produits de l’artisanat et de l’industrie. Elle permet aussi aux artisans de protéger leur savoir-faire de la concurrence déloyale et de la contrefaçon. Et au passage, aux collectivités locales de mettre en valeur des savoir-faire territoriaux.
« L’indication géographique va permettre de protéger et défendre la vraie charentaise, en donnant une garantie d’origine et d’authenticité aux consommateurs, en soulignant le savoir-faire des artisans qui perpétuent la technique spécifique du « cousu-retourné » et en dotant ses fabricants d’outils juridiques permettant de se protéger des tromperies et contrefaçons. » a commenté Pascal Faure, directeur général de l’Inpi.
La charentaise, chausson célèbre pour sa chaleur et son confort, est apparue à la fin du 19eme siècle dans le bassin de la Charente-Dordogne-Sud Limousin. Elle est née grâce aux industries textiles et papetières alors situées sur le fleuve Charente et ses affluents : les feutres à papier étaient en laine. Après avoir servi au pressage et avoir absorbé l'eau de la pâte à papier, ils devenaient imperméables. Les savetiers locaux, des artisans qui raccommodent les vieux souliers, eurent alors l'idée de récupérer les feutres pour en faire des semelles souples et confortables. Le « cousu-retourné », technique originelle et historique de fabrication des charentaises, permettait d'assembler à l'aide d'un fil de chanvre la semelle et la tige. Le chausson était ensuite retourné afin de prendre sa forme définitive. La caractéristique principale de cette pantoufle est la languette arrondie qui recouvre le coup de pied et était à l’origine destinée à servir de tampon entre la peau et le bord du sabot.
Le savoir-faire du « cousu-retourné », entretenu aujourd'hui par quelques entreprises dans la zone Charente-Périgord, perpétue la tradition régionale des savetiers et la fabrication de la charentaise historique. Aujourd’hui, le positionnement de la charentaise évolue pour tendre vers le haut de gamme. La charentaise allie les volets « tradition » et « innovation » afin de s’adapter aux tendances et à la demande du marché. Des partenariats avec des marques françaises, fleurons du « Made in France » comme Saint James ou Le Slip Français démontrent ce renouveau.
photo : charentaise crédit association de promotion de la charentaise / logo indication géographique