Le coronavirus fait plonger de 15 pour cent les ventes de Kering, qui reste "confiant"
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Paris - Kering a vu ses ventes reculer de 15,4 pour cent au premier trimestre en raison de l'épidémie de Covid-19 qualifiée de "situation sans précédent" par le PDG François-Henri Pinault, qui réaffirme cependant sa "confiance dans la résilience" du groupe de luxe.
Au cours du premier trimestre, le chiffre d'affaires de Kering - qui détient notamment Gucci, Saint Laurent, Balenciaga ou Bottega Veneta - s'est établi à 3,2 milliards d'euros, soit en baisse de 15,4 pour cent en données publiées et de 16,4 pour cent en organique, selon un communiqué mardi.
Le mois de mars a été "très affecté par la forte dégradation de la situation du fait des fermetures graduelles de boutiques en Europe et aux États-Unis, de l'interruption des flux touristiques et de la mise à l'arrêt partiel de notre appareil productif et logistique en fin de période", commente le groupe.
"Kering fait preuve de solidité"
Le recul des ventes est un peu plus marqué que ce qu'avait anticipé le groupe, qui avait prévenu le 20 mars s'attendre à un repli "d'environ 13 à 14 pour cent" de ses ventes en publié, et de 15 pour cent en organique.
"Kering a fait preuve de solidité dans un contexte extrêmement difficile", a mis en avant le directeur financier Jean-Marc Duplaix lors d'une conférence téléphonique."Nous avons été assez proches que ce que nous avions annoncé, il y a juste eu la fermeture progressive des États-Unis et de notre outil logistique sur la dernière semaine de mars, ce qui explique ce léger décalage", a-t-il commenté.
Alors que le groupe ne donne aucune perspective pour le deuxième trimestre, M. Duplaix juge qu'il est "extrêmement difficile de faire de prévisions dans un contexte où le rythme et les modalités de réouverture des magasins, par région, ne sont pas clairement définies".
Le 20 mars, Kering avait dit s'attendre à "un chiffre d'affaires du deuxième trimestre très fortement impacté par les répercussions de l'épidémie sur les clientèles locales et les flux touristiques". Il avait aussi indiqué prévoir une rentabilité "en recul" au premier semestre.
"Après un début d'année très prometteur, notre performance a été affectée dans les principaux marchés par la propagation rapide du Covid-19. Nous faisons tout pour assurer au mieux la continuité de nos activités et pour en préparer le redémarrage", a commenté François-Henri Pinault, cité dans le communiqué.
"Ma confiance dans l'avenir de Kering réside aussi dans la résilience et dans les valeurs de nos maisons, qui seront en position de force à l'issue de cette période d'incertitudes", ajoute M. Pinault.
Une reprise difficile à anticiper
A elle seule, sa marque-phare Gucci voit son chiffre d'affaires trimestriel plonger de 22,4 pour cent - tout en restant un énorme contributeur pour le groupe, avec 1,8 milliard d'euros de ventes sur la période.
Kering ne donne aucune perspective pour la suite: "il est extrêmement difficile de faire des prévisions dans un contexte où le rythme et les modalités de réouverture des magasins, par région, ne sont pas clairement définies", a souligné le directeur financier Jean-Marc Duplaix, lors d'une conférence téléphonique.
"La forme de la reprise est extrêmement difficile à anticiper. Quand on a les USA, l'Europe et la quasi-intégralité du Japon qui sont fermés et rouvriront progressivement tout au long du mois de mai, on se doute bien que, globalement, le deuxième trimestre ne sera pas du tout un trimestre de reprise".
Selon le directeur financier, "si reprise il y a, elle commencera à se matérialiser uniquement à partir de juin, juillet".
"Signaux encourageants en Chine"
Jean-Marc Duplaix met toutefois en avant une "amélioration graduelle et régulière" en Chine continentale, marché crucial, où les magasins du groupe ont commencé à rouvrir en mars après un long confinement. "Depuis début avril, on retrouve des tendances positives pour la très grande majorité de nos marques".
"Mais il y a encore des mesures extrêmement protectrices dans certaines villes comme Pékin. On ne peut pas en tirer de conclusion sur le rythme et la forme de reprise en Chine, mais les signaux sont très bien orientés et encourageants", a détaillé M. Duplaix.
Rival de Kering, le géant du luxe LVMH avait lui fait état la semaine dernière d'une "amélioration significative de la situation" en Chine, avec notamment "une croissance d'environ 50 pour cent" pour la marque Louis Vuitton et d'un "appétit des Chinois après deux mois de confinement".
Kering a réalisé 34 pour cent de ses ventes l'an dernier en Asie Pacifique (hors Japon), contre 33 pour cent en Europe de l'ouest et 19 pour cent en Amérique du nord.
"Nous faisons tout pour assurer au mieux la continuité de nos activités et pour en préparer le redémarrage", a souligné le PDG François-Henri Pinault, cité dans le communiqué.
Des plans de continuité d'activité sont ainsi déployés dans l'ensemble du groupe, "en termes de ressources humaines, de gestion des stocks, de logistique, de merchandising ou encore de réduction des coûts afin d'être idéalement positionnés lorsque l'activité pourra reprendre à pleine capacité", indique Kering sans plus de détails.(AFP)
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Crédit : Gucci Facebook