Le marché des pièces de luxe vintage va croître de 11,47 % d'ici à 2027
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Sur les plateformes de revente et dans les magasins vintage, les sacs griffés attirent aujourd'hui l'attention du plus grand nombre. Une tendance qui ne devrait pas s'essouffler puisque le luxe de seconde main va croître de 11,47 % d'ici à 2027, selon l'étude Luxury's great reset, rédigée par The Independents.
Des pièces vintage à collectionner
Au-delà des raisons environnementales, l'achat d'articles de seconde main fournit un moyen d'expression plus satisfaisant que des produits neufs. Cela s'explique par le caractère unique et patrimonial des pièces vintage et la distance que celui-ci permet de prendre avec le flux sans fin des micro-tendances qui finit par lasser.
De cet aspect patrimonial naît aussi un type d'achat singulier. Les recherches menées par The Independents Group identifient en effet un désir croissant de collectionner plutôt que de consommer, et ce, dans le but de constituer un dressing composé de pièces d'archives et de modèles emblématiques, vecteurs d'individualisme. La catégorie « vintage de luxe » devrait ainsi connaître une croissance de 11,47 % par an entre 2024 et 2027 et figurer comme « catégorie prioritaire » de plus de 38 % des personnes interrogées dans l'étude.
Cet engouement est également dû au fait que l'achat de vêtements ou d'accessoires vintage confère un statut de fin connaisseur. « L'essor du vintage de luxe s'explique aussi par la volonté des consommateurs d'afficher leurs connaissances. Il faut avoir une certaine éducation pour porter du vintage », affirme Alexander Werz, CEO de l'agence Karla Otto, dans le rapport. Et d'ajouter : « Il s'agit de montrer que l'on fait quelque chose de différent, c'est une démonstration de son niveau de goût. »
Avec l'essor de la revente de son dressing, de plus en plus de consommateurs voient la mode de luxe comme un patrimoine dans lequel il est malin d'investir. Ainsi, 44,16 % des répondants ont déclaré que le caractère patrimonial des pièces était la première raison pour laquelle ils investiraient dans une marque de luxe d'ici à 2027. L'esprit collectionneur, autrefois réduit à quelques adeptes de la mode, prend de l'ampleur et influence l'achat de nombreux clients.
Et ce marché ne concerne pas que l'Occident. Les Émirats arabes unis prévoient une augmentation de l'intérêt pour le vintage de luxe de +10,66 % d'ici à 2027. Le pays serait l'une des régions qui possède la plus grande collection de couture de tous les marchés, selon Ayman Fakoussa, directeur associé de The Qode, une agence de communication et d'événementiel basée à Dubaï, interrogé dans l'étude.
Hermès, l'exemple à suivre
Pour performer sur le marché de la revente, les marques de luxe devront suivre l'exemple de la maison Hermès qui se distingue par son savoir-faire intemporel et l'exclusivité de son offre. En mettant l'accent sur l'attachement à l'artisanat, la griffe française ancre ses produits dans une histoire riche. Sur le marché de la seconde main, les sacs Birkin et Kelly de la marque font ainsi figure d'investissements sûr, d'autant plus que le prix en boutique ne cesse d'augmenter, rendant ainsi les sacs plus attractifs encore en seconde main. Chez les détaillants, le prix du Birkin 30 en cuir Togo, par exemple, a augmenté de 7,8 % entre 2019 et 2024, et les prix sur le marché secondaire ont tendance à suivre ce taux d'augmentation, tout en se vendant entre 2,2 et 2,4 fois le prix du marché primaire (données The Independents).