Les entreprises du CAC 40 résistent au ralentissement économique
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Paris - Les bénéfices nets cumulés des entreprises du CAC 40 ont reculé de 4,8 pour cent au premier semestre 2019, selon un décompte réalisé par l'AFP, mais les grandes valeurs françaises font preuve de « résilience » face au ralentissement global de l'économie, d'après des analystes.
Avec la publication mercredi des résultats d'Hermès, le bilan est désormais complet. Les sociétés de l'indice phare parisien ont dégagé au total quelque 47 milliards d'euros de bénéfices nets, contre 49,4 milliards d'euros sur les six premiers mois de 2018.Leur chiffre d'affaires cumulé a lui progressé de 5,6 pour cent à près de 693 milliards d'euros.
« Les entreprises du CAC 40 ont globalement bien résisté dans un contexte économique marqué par des tensions commerciales et géopolitiques et un certain ralentissement de l'activité », a estimé Daniel Larrouturou, gérant actions chez Dôm Finance.
En évacuant les « éléments exceptionnels », comme les plus-values de cession qui ont gonflé certains résultats en 2018, « on est sur une hausse des bénéfices qui témoigne d'une « résilience assez forte des grandes valeurs françaises », a-t-il assuré. Pour autant, les entreprises du CAC 40 « ne sont pas totalement immunes au ralentissement économique ».
Total, BNP et LVMH dominent
Le géant pétrolier Total domine le classement des profits avec 5,1 milliards d'euros de bénéfice net. Affecté par la baisse des prix du pétrole, il accuse néanmoins un recul de 5,45 pour cent.
En deuxième et troisième positions figurent encore la banque BNP Paribas (4,4 milliards d'euros de bénéfice) et le groupe de luxe LVMH (3,3 milliards). Le luxe a continué de soutenir les bénéfices du CAC 40. « Le secteur du luxe n'a pas encore donné de signes de ralentissement mais on peut avoir des inquiétudes sur le marché chinois du fait du ralentissement très probable à Hong Kong », a prévenu toutefois M. Larrouturou.
Parmi les plus fortes progressions de l'indice, Vivendi et Airbus ont vu leur bénéfice grimper respectivement de 215 pour cent et 141 pour cent.
En revanche, « il y a deux secteurs essentiellement qui sont contre-performants, à savoir l'automobile et les banques », a souligné Christopher Dembik, responsable de la recherche économique chez Saxo Banque.
L'automobile en crise
Rattrapé par la crise du secteur, Renault a vu son bénéfice net divisé par deux sur un an, à 970 millions d'euros. Le groupe a été fortement affecté par l'effondrement de son allié japonais Nissan (-95 pour cent d'avril à juin), qui lui a coûté quelque 21 millions d'euros.
Michelin a également faibli à 844 millions d'euros (-7,96 pour cent). Dans le secteur, seul Peugeot tire son épingle du jeu (+23,7 pour cent).
Du côté des banques, les résultats sont contrastés. « Rien de très surprenant » pour M. Dembik : les « valeurs sont un peu en désamour au niveau des investisseurs avec la perspective des taux qui vont être encore plus bas et les évolutions récentes sur le marché obligataire ».
Crédit Agricole SA et Société Générale ont chacune enregistré une perte de bénéfice de l'ordre de 13 pour cent. BNP Paribas fait figure d'exception dans le secteur avec une progression de plus de 10 pour cent.
Le secteur de l'énergie a représenté quelque 9,7 milliards d'euros de bénéfices, en cumulant les résultats d'Air Liquide, Engie, Schneider Electric, Total, Veolia et malgré le fort recul de TechnipFMC (-40,12 pour cent).
Carrefour figure en queue de peloton du CAC 40, avec une perte nette publiée de 458 millions d'euros au premier semestre. Le groupe de grande distribution, engagé depuis dix-neuf mois dans un vaste plan de transformation, a toutefois réduit sa perte de près de moitié.
Le sidérurgiste ArcelorMittal est le seul autre groupe dans le rouge (29 millions d'euros de perte).
Pour le second semestre, M. Larrouturou prévoit »une nouvelle dégradation dans les secteurs cycliques » mais aussi "des difficultés pour les banques et même les assurances".
Il n'y a toutefois « pas de phénomène de panique » à prévoir au sein du CAC 40 par rapport à la « situation macro-économique et les craintes de récession technique qui sont mises en avant », en Allemagne notamment, a assuré M. Dembik.(AFP)
Photo : Louis Vuitton Facebook