Les Terrasses du Port : célébration des dix ans, bilan et perspectives 

Bien plus qu’un centre commercial, Les Terrasses du Port à Marseille se présentent comme une « destination » proposant une offre diversifiée qui comprend des commerces, du divertissement et de la restauration.

Depuis son ouverture en mai 2014, le centre ambitionne de se positionner comme un lieu phare qui attire les habitants de la ville et aussi de la région. Pour ce faire, Les Terrasses du Port ont misé sur des collaborations fortes avec notamment : l’incubation de nouvelles marques telles que Hype, des partenariats avec des personnalités locales comme le rappeur Jul qui y a ouvert un pop-store pour sa nouvelle collection de vêtements et d’accessoires; l’inauguration d’un flagship de l’Olympique de Marseille et bien d’autres.

Pour la célébration de son dixième anniversaire, l’objectif était de mettre en avant les atouts du centre. Durant trois jours, 24, 25 et 26 mai derniers, plusieurs évènements alliant culture, art, mode et commerce ont été organisés. Un défilé, organisé en collaboration avec le Printemps, a également eu lieu avec la présence de marques telles que Alexander McQueen, Zadig & Voltaire, Lacoste, Ralph Laurens et Drôle de Monsieur, entre autres.

Ces festivités ont été l'occasion pour le groupe Hammerson, propriétaire des Terrasses du Port à Marseille et aussi du centre commercial Les 3 Fontaines à Cergy-Pontoise (Val-d’Oise) de présenter leur stratégie, de faire le bilan sur l’évolution de ces centres et de parler des projets à venir.

Le groupe prévoit notamment de concentrer ses activités autour de ses deux centres phares et de renforcer ses engagements en termes de durabilité. Des missions qui ont été confiées à Aymeric Métais. Évoluant au sein du groupe Hammerson depuis 17 ans, Aymeric Métais a occupé différents postes dans les départements investissement, management et commercial en gérant de grands comptes tels que Inditex, H&M et Sephora. Depuis le 1er janvier 2024, il est le directeur pays de Hammerson France. FashionUnited a pu s’entretenir avec lui pour en savoir plus.

Parmi les objectifs majeurs annoncés par le groupe Hammerson, il y a l’augmentation de la fréquentation et du temps passé dans le centre commercial. Comment prévoyez-vous d’atteindre cet objectif ?

Aujourd'hui, Les Terrasses du Port accueille un peu plus de 9 millions de visiteurs et notre objectif est bien d’augmenter le nombre de visiteurs ainsi que le temps qu’ils passent sur place. Cela passe par la variété de l’offre que nous proposons, qui doit aller au-delà du shopping. De nos jours, les clients souhaitent faire plus, ils veulent se divertir, se restaurer, se retrouver entre amis. Ils veulent célébrer et faire la fête.

Nous mettons notamment l’accent sur la restauration, qui est variée. Il y a la restauration rapide et des offres plus premium. Il y a aussi les programmations événementielles, qui permettent aux clients qui viennent faire leur shopping de rester plus longtemps pour manger en terrasse, puis de prolonger la soirée sur le rooftop jusqu’à deux heures du matin. Nous développons de plus en plus de loisirs également.

En regardant votre évolution ces dix dernières années, pensez-vous avoir réussi à atteindre cet objectif?

Oui, bien au-delà de nos attentes. C’est un exploit de réussir à atteindre 9 millions de visiteurs en quelques années. Si nous nous basons sur les déclarations des retailers et des patrons d'enseignes, Les Terrasses du Port à Marseille s’inscrivent parmi les plus beaux centres commerciaux de France. Nous avons une localisation exceptionnelle, face à la mer et nous avons réussi à nous positionner en tant que destination incontournable à Marseille. J’estime que le pari est réussi, mais il ne faut pas s’endormir sur ses lauriers. Nous devons poursuivre les efforts, notamment en ce qui concerne nos engagements RSE. Avec nos centres commerciaux, nous voulons atteindre l’objectif zéro émission de carbone d’ici 2030.

Le groupe Hammerson gère actuellement deux centres commerciaux en France, Les Terrasses du Port à Marseille et Les 3 Fontaines à Cergy. Le choix des concepts et des magasins que vous proposez dans chacun de vos centres commerciaux est-il fait en fonction de la population ?

Oui, bien sûr. Le plan de merchandising est différent pour chacun de ces centres. Sur les Terrasses du Port, nous avons une offre plus exclusive avec des enseignes premium comme Le Printemps, les enseignes du groupe SMCP, Sandro, Maje, Claudie Pierlot, ou encore Ralph Lauren. Il y a aussi des marques plus accessibles. Il y a une offre large qui s'adresse à tous, c’est un savant mélange d'enseignes à la fois exclusives et d'enseignes mass-market. Cela nous permet d'attirer des clients qui viennent de très loin, certains viennent d'Aix-en-Provence le week-end pour faire leur shopping.

Notre stratégie consiste à concentrer nos efforts sur les centres situés en centre-ville, connectés aux quartiers et aux transports en commun. 

Comment définiriez-vous le public marseillais ?

À Marseille, la mode occupe une place très importante. La clientèle est très attachée aux marques, à la mode. Ils ont des préférences qui se rapprochent de celles des pays latins, ils sont très attirés par les couleurs, par exemple. Donc les couleurs neutres, noir et blanc, les pièces trop basiques ou le style scandinave auront du mal à obtenir l’adhésion du public marseillais. Une marque peut très bien fonctionner au niveau national et ne pas forcément avoir du succès ici.

Ces dernières années, vous avez cédé certains de vos centres commerciaux en France, O’Parinor et Nicétoile. Pourquoi avoir fait ce choix ?

Ces choix répondent à la stratégie qui a été définie par la nouvelle direction, en poste depuis 2021, avec notamment Rita Rose-Gagné, la nouvelle CEO, et d'autres membres du comité exécutif. Une stratégie de réorientation a été mise en place et nous avons décidé d'axer nos efforts sur les centres commerciaux régionaux situés dans des agglomérations dynamiques. Après avoir effectué une revue du portefeuille, plusieurs centres, en France et au Royaume-Uni, ont finalement été cédés. L’autre objectif majeur de la stratégie était de conserver les centres au sein desquels nous avons une part majoritaire dans le capital. En se basant sur ces critères, plusieurs centres ont été cédés depuis cinq ans, notamment en France.

Votre décision est-elle aussi liée à la situation actuelle du retail?

La stratégie développée depuis 2021 part aussi d’un constat simple : nous sommes dans un marché en pleine mutation. Notre stratégie consiste à concentrer nos efforts sur les centres situés en centre-ville, connectés aux quartiers et aux transports en commun. Lorsque l’on regarde les chiffres, il est évident que nous avons adopté la bonne stratégie. Pour Les Terrasses du Port, la fréquentation a augmenté de 3,3% tandis qu’elle est en hausse de 2,7% pour Les 3 Fontaines à Cergy.

Au vu de ces chiffres que vous estimez satisfaisants, que prévoyez-vous pour les années à venir, en France ?

Depuis ma prise de fonction, le 1er janvier 2024, ma mission est de consolider l’évolution de nos deux centres commerciaux en France, de les rendre toujours plus résilients, toujours plus verts et toujours plus attractifs.Voici notre priorité pour les prochains mois. Nous allons continuer d'investir pour faire venir des enseignes leaders, nous allons poursuivre nos investissements sur la thématique RSE afin d'atteindre nos objectifs en 2030, voire de les dépasser avant 2030. Sur Les Terrasses du Port, nous avons passé le cap des dix ans. Puisque nous occupons le domaine public, nous devons renouveler la convention d’occupation. C’est aussi l’occasion de faire le point avec les enseignes avec lesquelles nous collaborons, de savoir celles que nous souhaitons garder, celles qui sont moins rentables, qui n’ont pas réussi à trouver leur public. Toute cette stratégie sera déployée au cours des 18, voire 24 mois prochains. Du côté des 3 Fontaines à Cergy, notre projet majeur consiste à développer le parcours client avec notamment l’extension du centre, qui a débuté en mars 2022 et qui permettra d’ajouter 10 000 mètres carrés de commerces. Ce projet est estimé à 30 millions d'euros et devrait durer deux ans.