Malle Vuitton aux Champs-Élysées : les Écologistes vont en justice
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Le groupe Les Écologistes, les associations SOS Paris et Résistance à l’Agression Publicitaire ne lâchent rien au sujet de la malle Louis Vuitton installée sur les Champs-Élysées au 103/111 avenue des Champs-Élysées (Paris). Ce mardi 30 avril 2024, ils saisissent le tribunal administratif de Paris pour contester la décision de la mairie de Paris de la laisser en place.
Petit récapitulatif : en janvier 2024, le groupe Les Écologistes ouvrait une discussion politique au Conseil de Paris pour que soit retirée la malle Louis Vuitton. Motif invoqué, outre son illégalité : sous prétexte de bâche de chantier, elle est en réalité une publicité géante pour la marque de luxe, propriété de LVMH.
Motif rejeté par le Conseil de Paris : « Ce n'est pas une malle qui vient s'installer n'importe où, c'est une malle qui vient habiller un échafaudage pour travaux », déclare Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la mairie de Paris. Et d’ajouter que « la malle Louis Vuitton, comme strictement fixé par les textes, fait l’objet d'une redevance ». La taxation au titre de la publicité extérieure devrait rapporter 1,7 million d'euros.
Suite à cette décision, les Écologistes demandent un recours gracieux auprès de la maire de Paris, Anne Hidalgo. Cette dernière refuse.
Le Tribunal administratif de Paris est saisi pour que soit retirée la malle Louis Vuitton sur les Champs-Élysées
Contestant ce double refus, les élus écologistes parisiens David Belliard, Émile Meunier, Jérôme Gleizes, Nour Durand-Raucher et Laurent Sorel, ainsi que les associations SOS Paris et Résistance à l’Agression Publicitaire (RAP), déposent, ce mercredi 30 avril 2025, un recours devant le tribunal administratif de Paris pour obtenir son retrait.
« Il est urgent de mettre un terme à la marchandisation de l’espace public parisien. Cette installation est emblématique de l'emprise croissante des intérêts privés sur notre ville, déclare, dans le communiqué, David Belliard, officiellement candidat à la mairie de Paris pour les élections municipales de 2026. La lvmhisation de Paris, ça suffit ! Notre ville est ouverte, libre et accessible à tous, ce n’est pas une vitrine permanente pour marques de luxe. »
Les requérants demandent au tribunal la suppression immédiate de l’installation, accompagnée d’une astreinte journalière en cas de non-exécution. Ils rappellent que l’espace public est un bien commun et que sa préservation ne peut céder aux intérêts commerciaux, aussi puissants soient-ils.
Recours contre la malle Vuitton : la mairie de Paris cède-t-elle à LVMH ?
L’espace public serait-il à vendre ? C’est la question que pose cette affaire qui n’en finit plus. Il est vrai que sur les Champs-Élyséess, tout le monde photographie cette malle qui devient, de fait, un support publicitaire.
Mais quelle différence avec les bâches publicitaires, comme on en voit fleurir beaucoup sur les murs de Paris ? « Sur les bâtiments historiques, vous n’avez, par principe, pas le droit de faire de la publicité, sauf si elle permet de financer les travaux et dans certaines conditions », explique Émile Meunier à FashionUnited.
« Ici, le cas est différent, l’immeuble appartient à LVMH. Le groupe évoque une « enseigne temporaire » mais ce n’est pas le cas. La malle recouvre tout l’immeuble alors que seul le rez-de-chaussée va être une boutique, et ce n’est pas temporaire puisque cela va durer jusqu’en 2027 minimum. Et quand bien même, les matériaux utilisés ne respectent pas les règles », ajoute-t-il.
À la veille des élections municipales, cette histoire, si elle ne trouve pas d’issue qui convienne à tous, pourrait bien faire l'objet de divergences entre les candidats socialistes et écologistes.