Que prévoit l’UFIMH en 2025 pour défendre la mode et l’habillement ?

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Lionel Guérin et Pierre-François Le Louët, co-présidents de l'Union Française des Industries Mode et Habillement / UFIMH Credits: Union Française des Industries Mode et Habillement / UFIMH

Face à une conjoncture économique et géopolitique fragile et mouvante, l’Union Française des Industries Mode et Habillement (UFIMH), sous la co-présidence de Lionel Guérin et Pierre-François Le Louët, intensifie ses efforts pour protéger et dynamiser le secteur. Soutien à l’export, régulation de l’ultra fast fashion, fiscalité, innovation et formation : autant d’enjeux stratégiques qui guideront ses actions en 2025.

Dans un entretien publié ce jour sur le site de l'UFIMH, Lionel Guérin et Pierre-François Le Louët détaillent les mesures concrètes mises en place pour préserver la compétitivité et la résilience des entreprises du secteur.

Soutenir la compétitivité des entreprises françaises

Face aux profondes transformations du marché, l’UFIMH redouble d’efforts pour accompagner les entreprises. Alors que l’e-commerce connaît un ralentissement, l’organisation encourage les marques à réinvestir ce canal, en s’appuyant notamment sur les subventions du Plan d’action digital.

Parallèlement, l’UFIMH mise sur l’export et la distribution wholesale, considérés comme des leviers de croissance incontournables. « L’international est un levier essentiel de développement », souligne Pierre-François Le Louët.

L’organisation facilite ainsi la présence des marques françaises dans une quinzaine de salons internationaux et veille à leur visibilité lors des grands événements de la mode, notamment Who’s Next, Tranoï ou Première Classe à Paris, et Pitti Uomo en Italie.

Pour la fabrication française, l’UFIMH soutient la participation des acteurs du secteur au salon Made in France / Première Vision et pilote la Maison du Savoir-Faire et de la Création, une plateforme essentielle pour rapprocher marques et fabricants locaux.

Encadrer l’ultra fast fashion pour protéger l’industrie

L’explosion de plateformes comme Shein et Temu bouleverse le paysage de la mode et met en péril l’écosystème français. Face à cette menace, l’UFIMH intensifie son action en faveur d’une loi anti-fast fashion, actuellement en discussion au Sénat.

Ce projet de loi prévoit trois mesures phares :

  • Interdiction de la publicité pour les plateformes ultra fast fashion
  • Obligation d’un score environnemental affiché sur chaque produit
  • Mise en place d’un système de bonus-malus, destiné à soutenir les marques engagées dans une mode plus responsable

L’UFIMH pousse également l’Union européenne à supprimer l’exonération des droits de douane sur les commandes de moins de 150 euros, une faille exploitée par les géants du low-cost. « Si l’Europe ne réagit pas rapidement, nos entreprises seront encore plus exposées à une concurrence déloyale » alerte Lionel Guérin.

Cette position rejoint celle des États-Unis, qui ont déjà mis fin à cette exonération pour les colis en provenance de Chine.

Fiscalité : une victoire pour le crédit d’impôt collection

L’une des grandes avancées de 2025 concerne la prolongation du crédit d’impôt collection jusqu’en 2027. Cette aide, plafonnée à 300 000 euros sur trois ans, représente le seul soutien public dédié spécifiquement au secteur de la mode. Véritable incitation à la création et à la production locale, cette mesure est un levier stratégique pour les petites et moyennes entreprises françaises.

Innovation et transition responsable : des priorités clés

L’UFIMH structure ses actions autour de trois axes majeurs : l’innovation technologique, la transformation responsable et la formation.

Soutien à l’innovation

L’UFIMH accompagne la modernisation de l’Institut Français du Textile et de l’Habillement (IFTH), qui développe des solutions innovantes en matière de matériaux, logistique et fabrication.

Accompagnement des entreprises dans leur transition RSE

L’organisation facilite l’accès aux subventions RSE, permettant aux entreprises d’obtenir jusqu’à 5 000 euros pour financer leurs initiatives en matière de développement durable.

Renforcement de la formation

En 2025, l’UFIMH prévoit de créer ou d’adapter cinq certificats de qualification professionnelle, répondant aux besoins croissants du secteur. En parallèle, elle soutient la campagne Savoir pour Faire, destinée à valoriser les métiers techniques et attirer de nouveaux talents vers les savoir-faire français.

Une gouvernance refaçonnée pour plus d’efficacité

Pour améliorer son efficacité et renforcer la coordination entre ses fédérations, l’UFIMH a réorganisé sa gouvernance :

  • Regroupement des équipes dans un siège unique à Paris
  • Réduction du nombre d’administrateurs à 15 pour une prise de décision plus rapide
  • Possibilité pour les entreprises non affiliées à un syndicat régional d’adhérer directement à l’UFIMH

Grâce à cette restructuration, l’organisation couvre désormais l’ensemble du territoire français et renforce son rôle auprès des entreprises de toutes tailles.

2025 : une année décisive pour la mode française

Avec ces initiatives, l’UFIMH se positionne comme un acteur clé dans la défense des intérêts du secteur. En s’adaptant aux mutations du marché, en encadrant les pratiques déloyales et en favorisant l’innovation, elle entend donner aux entreprises françaises les moyens de rester compétitives et durables dans un environnement en constante évolution.

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