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Refashion day : la transition circulaire des marques est en marche

By Odile Mopin

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#RRRR - Refashion

L’éco-organisme de la filière textile et cuir, Refashion a organisé un premier séminaire autour de l’éco-conception. Décryptage d’une journée riche en enseignements.

La structure, pilotée par Alain Claudot, se place de plus, de plus en plus, compte tenu de sa position d’expert, au cœur d’un écosystème où les enjeux de durabilité deviennent prioritaires. En témoigne le succès de la plateforme open-source mise en place par Refashion, Eco-design, qui accompagne les équipes produit à éco-concevoir des textiles est devenue incontournable avec plus de 1 600 participants à ce jour. Alors que le renforcement du cadre légal est imminent et aboutira à l’affichage environnemental sur les produits textiles.

La nouvelle campagne nationale de sensibilisation #RRRR (Réparons, Réutilisons, Recyclons Réduisons) s’achève ce 17 octobre, alors que l’étude commandée par l’organisme à Opinion Way a montré que les Français se préoccupent de plus en plus des enjeux environnementaux, ce premier séminaire a rassemblé une large audience.

Définition de l’éco-conception

L’éco-conception ou l’éco-design, c’est quoi ? C’est une démarche qui consiste à prendre en considération la durabilité des produits en amont, à partir du dessin, jusqu’au produit fini. Le bénéfice étant de minimiser l’impact environnemental du produit dès le départ. Partant du principe qu’intégrer des paramètres sustainables aux origines rend plus fluide et logique le cheminement d’une fabrication « durable » tout au long de la chaîne. « Il s’agit de gérer les ressources tout au long du cycle de vie des produis », a résumé en introduction Alain Claudot.

Une journée très didactique, qui a battu en brèche certaines idées reçues et clarifié un sujet touffu, voire « casse-tête ». Car les « angles » ne manquent pas pour se lancer dans une transition circulaire : privilégier la matière première, recentrer son sourcing, opter pour la recyclabilité, aborder la seconde main ?

#RRRR - Refashion

Avec Clotilde Champetier, de l’association Orée, plusieurs marques et experts, dont Olivier Mouzin (Salomon), Marie-Emmanuelle Demoures (Balzac Paris), Gauthier Bedek (Groupe Eram), ont partagé leur expérience, leurs réalisations et livré des pistes de travail. Qui convergent toutes vers les mêmes objectifs : prolonger la durée de vie du produit et – ou faciliter sa recyclabilité. Des pistes accessibles à tous.

Balzac Paris : « structurer sa démarcher en s’appuyant sur ses forces »

La maison a intégré dès sa création une démarche sustainable en choisissant des matières premières éco-responsables et des fournisseurs européens. Pour autant, ses marges de progression sont importantes, comme l’a souligné Marie-Emmanuelle Demoures, sa directrice RSE. « Il faut construire une démarche pas à pas, par étape du cycle de vie du produit, se fixer des objectifs en priorisant ses combats. Chez Balzac, le coton bio a depuis toujours une place de choix. Mais la culture de bio peut être intensive, ce n’est pas la panacée, c’est pourquoi nous allons plus loin aujourd’hui en optant pour des matières certifiées. Peu à peu, on avance en se construisant un référentiel », a témoigné la responsable.

C’est pourquoi celle-ci estime que l’ACV (Analyse du cycle de vie d’un produit), est judicieuse à partir du moment où la marque a déjà passé quelques étapes, approfondi sa démarche. « L’ACV n’est pas forcément le préalable obligatoire à une démarche de transition. Il est nécessaire de poser d’abord des bases, de faire un état des lieux des forces et faiblesses de sa marque, même intuitif avant de lancer cet outil, pour conforter scientifiquement sa démarche », a-t-elle relevé. C’est seulement aujourd’hui que la maison se confronte à un calcul d’impact, et fait appel à des compétences clés qu’elle a su identifier, pour passer un cap.

Balzac Paris

Salomon : le recyclage comme axe de progression

La marque d’outdoor et de skiwear s’est essayée au recyclage avec sa chaussure Index 01, conçue pour être recyclée en fin de vie. Selon les études du groupe, elle permet de réduire de 25 pour cent l’impact carbone par rapport à un modèle standard. La première étape de ce projet a été de réduire le nombre de matières utilisées, un produit « mono-matière » étant plus facile à recycler qu’un produit comportant de nombreux composants. Le choix s’est donc porté sur des matériaux facilitant la technique de recyclage.

« Salomon s’est engagé à collecter le produit en fin de vie et à le désassembler. Pour ce faire, il faut mettre en place une filière de collecte. Et faciliter le retour des clients via un service gratuit. Si cette logistique n’est pas prévue derrière, tous les efforts portés sur le produit sont inutiles », a fait observer Olivier Mouzin, le responsable RSE footwear de Salomon.

D’un point de vue économique, le projet n’est pas encore viable. Il est porté par la force de frappe de Salomon, les coûts sont absorbés par les autres produits du groupe. « S’engager dans cette démarche témoigne avant tout pour nous d’une envie de participer au changement. Index 01 porte sur de petits volumes, c’est aussi un produit moins performant que ceux auxquels nos clients férus d’activewear sont habitués, puisqu’il comporte moins de technologie. Nous testons, essayons de nous placer dans un cercle vertueux pour in fine, tenter de s’approcher d’un business model profitable, sinon viable. Et, l’Asie étant l’épicentre de la fabrication de chaussures de sport, nous tentons à notre niveau de mettre en place une filière internationale de recyclage, passant par l’Europe et la Chine. Nous n’en sommes pas encore à la massification, même si cet enjeu est évidemment en ligne de mire », a souligné le responsable.

Salomon

Eram : déployer une méthode adaptable par l’ensemble des équipes et impliquer les fournisseurs

« En se lançant dans l’éco-conception depuis 18 mois, le groupe a ouvert une boîte de Pandore » relève Gauthier Bedek, le responsable innovation de l’entreprise. Une formule qui résume bien les difficultés, les nombreux « resets » à effectuer et auxquels se confronter. L’objectif pour le groupe est de répondre à la future réglementation sur l’affichage environnemental : « Nous nous sommes calés sur la base impact de l’Ademe (l’agence de la transition écologique) afin de pouvoir mesurer et viser une performance écologique à partir de cette mesure. La grosse difficulté a été d’intégrer le processus d’éco-conception dans le plan de développement du produit. C’est pourquoi nous proposons un accompagnement « maison » à l’ensemble des enseignes du groupe, nous avons adapter un outil pour que nos équipes puissent s’en emparer. Grands groupes ou Pme au périmètre plus restreint : à chacun ses problématiques. Mais l’objectif reste le même pour tous : trouver et tisser le fil de la durabilité, tout en renouant in fine, avec un modèle économique réaliste.

Balzac Paris
Eram
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