Textile en France : un tableau atone

A l’aube de la session de rentrée des salons de tissus, les données économiques du secteur sont tièdes : d’après les données de l’Insee, le chiffre d’affaires global est resté quasi stable dans le textile, l’habillement, le cuir et la chaussure (+0,1 pour cent après –1,2 pour cent l’année dernière à la même époque).

Mais d’autres indicateurs sont également probants, et inquiétants. D’après l’Union des Industries Textiles (Uit), les carnets de commandes des industriels du textile français sont actuellement en repli. Les marchés dédiés à la mode sont à la peine en France comme à l’export qui portant, sauvait le secteur ces dernières années. Les obstacles s’accumulent sur le chemin du textile français, à commencer par l’éternelle concurrence de la compétitivité des pays d’Asie mais aussi, depuis l’année dernière, celle de la forte dévaluation de la livre turque qui rend ce pays de textile de proximité beaucoup moins attractif pour les enseignes qu’auparavant.

Une bonne nouvelle toutefois, les effectifs du secteur restent stables. Mais c’est aussi un problème. L’industrie textile manque actuellement de main d’œuvre qualifiée et peine à recruter. Enfin, signalons, toujours dans le textile pur, des défaillances emblématiques : celle de Desseilles, dont la période de redressement judiciaire devrait s’achever fin septembre, et de Noyon. Pascal Cochez, dirigeant d’un groupe industriel non textile de Valenciennes a déposé une offre globale de reprise, comprenant aussi la teinturerie Color Biotech. Mais son projet prévoit la suppression d’une centaine d’emplois. Seul point réellement positif, la bonne santé du textile technique, à forte valeur ajoutée, dont la France est toujours en fer de lance en Europe derrière l’Allemagne.

Photo : Unspalsh, Mel Poole