Contrefaçons Cartier sur Amazon : les entreprises engagent des actions en justice
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Les outils de détection d’Amazon en matière de contrefaçons sont-ils assez efficaces ? Après l’affaire Louboutin, c’est au tour du joaillier Cartier de rencontrer un problème de fraude sur la plateforme d’e-commerce américaine.
Mercredi, Amazon et Cartier ont annoncé avoir engagé deux actions conjointes en justice auprès de l’United States District Court for the Western District of Washington contre une personnalité influente sur les réseaux sociaux et huit entreprises, appelés les « défendeurs », ayant agi de connivence. Les faits reprochés concernent de la publicité mensongère, de la promotion et le fait d’avoir facilité la vente de biens de luxe contrefaits via Instagram et d’autres sites, en violation des marques déposées par Cartier et des conditions générales d’Amazon.
900 millions de dollars pour lutter contre la contrefaçon
Malgré les 900 millions de dollars (858 millions d'euros) investis par Amazon et les 12 000 experts mobilisés en 2021 pour faire face à la fraude et à la contrefaçon, le système de l'entreprise américaine ne semble pas infaillible. Des acteurs mal intentionnés ont ainsi pu vendre sur la marketplace de faux produits Cartier en en faisant la promotion sur Instagram.
Concrètement : la description et l’image de l’article étaient diffusées sur le réseau social avec un lien cliquable renvoyant sur Amazon et d’autres sites. L’un des articles concerne le bracelet Love de Cartier. Son imitation a été mise en vente sur Amazon sans mention de la marque mais avec la description suivante : « Women’s Fashion Classic Screw Love Titanium Steel Bracelet ».
Pour faire face aux contrefaçons, le géant du e-commerce a mis en place son « Unité de lutte contre la contrefaçon » (CCU). Celle-ci a déjà conduit plusieurs enquêtes et actions en justice contre ce qu’Amazon nomme des « acteurs mal intentionnés ». Ces actions se font en collaboration avec les marques concernées, parmi elles : GoPro, Hanes, Salvatore Ferragamo ou encore Valentino.
En 2021, 2,5 millions de tentatives de créations de nouveaux comptes vendeurs ont été empêchées par l’unité en charge d’Amazon. Selon la plateforme, ce chiffre était de plus de 6 millions de tentatives l’année précédente. Par ailleurs, le nombre de signalements à la police ou de dépôts de plainte de la part de la CCU d’Amazon a augmenté de plus de 300 pour cent entre 2020 et 2021.
Mais le travail se situe également du côté des consommateurs. Comme le révèle une récente étude de l’EUIPO (Office de l’Union européenne pour la propriété intellectuelle), les jeunes de 15 à 24 ans sont nombreux à acheter de manière intentionnelle ou par accident des produits de contrefaçon en ligne (voir notre article). La société américaine en est bien consciente et déclare ainsi dans un rapport daté de juin 2022 se concentrer sur un nouveau domaine d’action : l’accompagnement et la sensibilisation des clients.
Alors qu’Amazon étend son « Luxury Stores » à l’Europe, il est crucial que les marques de luxe et leurs clientèles, soient convaincues des moyens entrepris par la marketplace pour lutter contre la contrefaçon. « La mode est une catégorie où nous continuons d’innover et d’étendre la sélection de produits », déclarait dans un communiqué, Ruth Diaz, vice-présidente d’Amazon Fashion Europe.