La mode dans les médias : les fermetures de magasins se poursuivent en 2024
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FashionUnited revient, chaque vendredi, sur un fait marquant de l’actualité mode. Le secteur du retail fait face, ces dernières années, à une vague de fermetures. Crise du pouvoir d’achat, inflation, problème de rentabilité, concurrence de la vente en ligne, les raisons sont nombreuses mais la finalité reste la même, les fermetures de boutiques se multiplient et l’avenir s'assombrit.
Cette tendance à la baisse a pu être observée dès le début de l’année : « Après une année 2023 morose, 2024 ne s’annonce pas enthousiasmante. Et les mauvaises nouvelles ont déjà commencé. Début janvier, le tribunal de commerce de Lille a placé en liquidation judiciaire l’enseigne Chauss'expo (176 magasins et 700 salariés en France) et IKKS vient d'annoncer la nécessité de réduire la voilure », observe Capital.
Pour ne rien arranger, les soldes d’hiver , qui ont eu lieu du 10 janvier au 6 février 2024, n’ont pas rencontré un franc succès, plongeant les magasins dans une situation encore plus délicate : « Aux nombreuses fermetures de magasins d'habillement depuis plusieurs mois s'ajoute le bilan négatif des soldes d'hiver. La descente aux enfers se poursuit pour le secteur de l'habillement (...) L'année 2024 pourrait être une nouvelle année noire pour le secteur de l'habillement en France », constate La Dépêche qui analyse la situation : « Principale explication : le pouvoir d'achat des consommateurs. Confrontés à des hausses de prix de tous les côtés, les Françaises et les Français ont fait des choix. Et le budget mode en a fait les frais. Les commerçants expliquent aussi ce recul des ventes par les épisodes neigeux et le blocage des routes par les agriculteurs en janvier ».
Des emplois en danger
Qui dit fermetures de magasins dit forcément employés au chômage et depuis 2023, ce sont des milliers de personnes qui subissent le même sort en France : « Camaïeu, Minelli, Burton of London, Naf-Naf, San Marina, Pimkie… Les enseignes de prêt-à-porter et de chaussure qui ont dû baisser le rideau ces derniers mois ne se comptent même plus sur les doigts d’une main. Au total, plus de 4 000 postes ont été supprimés dans le secteur de la mode en France en 2023, sur un total de 220 000 emplois, a avancé le 30 janvier l'Alliance du Commerce, qui réunit les grands magasins, les magasins populaires et les enseignes de l'habillement et de la chaussure », détaille Capital.
Des magasins en danger
Alors que plusieurs fermetures de boutiques ont été confirmées en ce début d’année, d’autres magasins pourraient subir le même sort dans les mois à venir. C’est le cas de la boutique Zara à Valence. À l’échelle internationale, l’enseigne du groupe Inditex se porte plutôt bien et pourtant : « le magasin Zara du centre commercial Victor-Hugo à Valence fermera cet été, "fin juillet". L'enseigne s'était installée là en octobre 2007, il y a 17 ans (...) Inditex justifie la fermeture du magasin de prêt-à-porter valentinois par le fait que celui-ci est "vieillissant et qu'il ne correspond plus à l'image de l'enseigne ».
La situation est plus délicate pour la chaîne de magasins de produits de beauté naturels, The Body Shop, récemment placée en redressement judiciaire : « Nul ne sait avec certitude ce qu’envisage le nouveau propriétaire de The Body Shop dans le cadre de son plan de redressement. La vente de certains points de vente ou le licenciement d’une partie des salariés n’est pas à exclure (...) L’avenir des quelque 260 salariés est donc plus qu’incertain », déclare Le Figaro.
Comment sortir de cette situation ?
Si les médias évoquent principalement la situation des commerces d'habillement et de textile de ces deux dernières années, pour La Dépêche, le problème est plus profond et a commencé depuis une dizaine d'années : « Voilà près de dix ans que le secteur de la mode en France traverse des turbulences. L'arrivée, les méthodes et les prix de l'Espagnol Zara, du Suédois H&M ou de l'Irlandais Primark ont bouleversé le marché. Plus récemment, les prix cassés et la mode de la "fast fashion" (la mode rapide) du Chinois Shein ont cassé les codes ».
Pour l’heure, les enseignes de mode semblent subir la situation sans trouver de solution concrète pour améliorer leur sort. Les nouvelles lois françaises et européennes sur la réglementation de la mode rapide pourraient peut-être soulager quelques marques, en attendant (et en espérant) que des solutions plus impactantes soient prises.
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