La mode dans les médias : quand le style s'invite en politique
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FashionUnited revient, chaque vendredi, sur un fait marquant de l’actualité mode. À seulement quelques jours du second tour des législatives, la plupart des médias concentrent leurs Unes et leurs articles sur l’analyse des programmes, des alliances et des promesses de candidats et de partis. Afin de tenter de comprendre les comportements des personnalités politiques, certains ont décidé d’adopter une méthode différente : l’analyse des looks pour mieux cerner les personnalités.
Peut-on deviner les choix politiques en se basant sur le look ?
En partant de plusieurs études, Ouest-France estime qu’il est possible de se faire une idée: « les gens [sont] capables de (...) classer [les femmes et hommes politiques] à gauche ou à droite simplement en regardant leur photographie. Les résultats ont été observés aux États-Unis, en Suisse et en Allemagne. Nous serions donc capables de repérer les appartenances politiques à partir de l’apparence ». Pour ce faire, le journal explique s’être « concentré sur les députés masculins pour des raisons statistiques et pratiques – les hommes représentaient 81 % de l’échantillon, et le costume masculin étant plus standardisé que le costume féminin, il est plus facile à coder ».
Résultat : « Dans l’échantillon, les députés de droite étaient moins souvent non caucasiens et portaient moins souvent une barbe ou une moustache que leurs homologues de gauche. En revanche, les députés de droite avaient moins tendance à porter des lunettes et plus tendance à sourire que leurs homologues de gauche. Les députés de droite portaient également moins souvent que leurs homologues de gauche des cravates rouges, des cravates d’une autre couleur, ou pas de cravate du tout, mais ces différences étaient statistiquement plus fragiles »
Les médias décortiquent les looks des personnalités politiques
Plus jeune ministre de la 5ème république, Gabriel Attal a toujours eu un style « Costume, cravate, montré », selon Le Point qui décrit son look ainsi : « Deux boutons, revers fin un rien ajusté : le costume est celui de l'uniforme du diplômé de Sciences Po maîtrisant les codes du pouvoir politique. Rien d'oversize à la Balenciaga, ou de trop étroit dans l'épaule façon Hedi Slimane chez Celine (...) Le faux pas qu'il ne commettra pas : le trois-pièces, trop marqué Emmanuel Macron version période banquier d'affaires ».
Du côté de La Provence/AFP, plusieurs experts ont été sollicités afin d’analyser les personnalités politiques françaises.
« L'homme politique français a son uniforme, le costume bleu marine, cintré et généralement un peu étroit, accompagné d'une chemise blanche et d'une cravate fine. Une panoplie qui commence à s'imposer sous Nicolas Sarkozy (...) Les femmes politiques, de droite comme de gauche, ont (...) progressivement abandonné les tenues de créateurs ». Pour l’extrême droite, le journal estime que le style fait entièrement partie de la stratégie de « dédiabolisation » entamée depuis quelques années : « Après les législatives cette année-là, Marine Le Pen impose le port de la cravate à tous ses élus, "alors même que quasi plus personne ne la porte en France", note Marc Beaugé ».
Que révèlent les looks des politiques ? C'est la question que se pose Image Nouvelle. « Si au premier abord “Politique” et “Look” n’ont rien en commun, l’Image est pourtant une arme de communication massive », explique ce blog de relooking. « Un look – et donc une image – mal anticipés sont autant de petites bombes à retardement ».
Quelques exemples qui ont marqué l'histoire politique française : « On repense tout naturellement à l’affaire de la montre Rolex de Nicolas Sarkozy. Accusé de ne parler qu’à une partie aisée de la population, les années Sarkozy ont été écornées par cette image du premier jour. (...) François Hollande aura, lui aussi, été chahuté pour avoir régulièrement les poches de pantalon remplies et pour porter ses costumes trop grands. Un étudiant a même créé avec humour “François, ta cravate !”, un site qui répertorie toutes les apparitions publiques autour duquel François Hollande a porté sa cravate de travers. Si cette anecdote est plutôt gentillette, il est vrai que ces mauvaises habitudes ont conféré au Président une image quelque peu vieille école et même malheureusement, un peu négligée ».