La mode dans les médias : que faut-il attendre des soldes d'hiver ?

FashionUnited revient, chaque vendredi, sur un fait marquant de l’actualité mode. Le top départ des soldes d’hiver a été lancé le mercredi 10 janvier, dans la plupart des départements français et pour une durée de quatre semaines. Alors que les soldes attirent difficilement les consommateurs ces dernières années et surtout, après les promotions importantes du Black Friday et du Cyber Monday, que faut-il attendre des soldes d’hiver 2024?⁣ ?

À peine commencés, ces soldes d’hiver font déjà polémiques, des syndicats de commerçants réclament même leur report : « Les soldes d'hiver (10 janvier-6 février) sont-ils programmés trop tôt dans l'année ? Oui, selon la Fédération nationale de l'habillement (FNH) et le Syndicat des Indépendants et des TPE (SDI). Les deux organisations, qui défendent les petits commerçants, demandent au gouvernement de reculer les dates, car ils interviennent trop rapidement après le Black Friday et les ventes privées d'après Noël », explique France Bleu. Pour ces syndicats, la période de grand froid n'aide pas non plus à attirer les clients. Ils proposent donc quelques pistes de solutions pour espérer trouver un terrain d’entente : « Reculer la date des soldes d'hiver et d'été, les supprimer purement et simplement, instaurer une ou deux semaines de rabais à la fin de chacune des quatre saisons, encadrer plus drastiquement les autres événements promotionnels... Ces propositions diverses et variées agitent le Conseil national du commerce (CNC), instance créée à l'initiative de la ministre déléguée au Commerce Olivia Grégoire, et qui s'est réuni deux fois au sujet des soldes en 2023, selon son cabinet », détaille BFMTV.

En attendant, les commerçants se montrent assez pessimistes cette saison, comme l’annonce RMC : « Les commerces de proximité concernés par les soldes (textile, équipement de la maison) abordent 2024 avec un état d’esprit particulièrement pessimiste, selon une enquête que vient de réaliser le syndicat des indépendants et des TPE (...) Neuf sur dix se disent en effet inquiets ou désabusés, en partie parce que les fêtes de fin d’année n’ont pas apporté le chiffre d’affaires espéré. Et sept sur dix considèrent que la période de soldes qui va s’ouvrir ne leur permettra pas de reconstituer leur trésorerie… »

Analysant la situation actuelle, Clubic présente les différents facteurs qui expliqueraient cette baisse d’intérêts : « Les soldes ne sont plus aussi attractifs qu'avant, car elles ne créent plus l'événement. Entre le Black Friday, le Cyber Monday, les French Days, les Prime Day, ou encore les ventes privées, il est possible de faire de bonnes affaires tout au long de l'année. On note aussi l'apparition de concurrents chinois à très bas prix, comme Shein ou Temu ».

Des soldes d’hiver, entre baisse du pouvoir d’achat et inflation

En plus des facteurs précédemment cités, d’autres associations de consommateurs observent certaines difficultés qui pourraient freiner le bon déroulement des soldes : « Alors que les dépenses contraintes, comme l’énergie et l’alimentation, ont vu leurs tarifs s’envoler au cours des derniers mois, les consommateurs lèvent le pied sur les achats plaisir. Entre nourrir sa famille et s’acheter un jean, un manteau ou une énième paire de chaussures, il n’y a pas photo. “L’arbitrage budgétaire des Français se fait au détriment des loisirs, du plaisir et de la mode”, confirme Gildas Minvielle, directeur de l’Observatoire économique de l'Institut français de la Mode (IFM). Par ailleurs, la période des fêtes, synonyme d’importantes dépenses, vient juste de se terminer », analyse Capital. Le site ajoute également que : « 27% des Français vont renoncer aux soldes. Une opinion confirmée par un sondage réalisé par l’Ifop pour Spartoo et mené du 19 au 20 décembre 2023 auprès de 1 002 Français. 69% des consommateurs interrogés feront des achats par utilité. Par ailleurs, ils sont 27% à déclarer vouloir renoncer aux soldes, soit une hausse de 8 points par rapport à 2021, et 30% souhaitent y consacrer un budget moins élevé que les années précédentes (+7 points versus 2021) ».

Les prochains jours seront déterminants pour l’avenir des soldes. Ils permettront de savoir si les français se sont finalement déplacés en magasins et si les syndicats de commerçants réussissent à s’accorder avec le gouvernement.