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La mode en Afrique : lumière sur la scène créative ivoirienne

By Sharon Camara

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Mode

Abidjan - La sortie du film musical de Beyoncé, « Black Is King », sur Disney +, a suscité de nombreuses réactions positives. Comme à son habitude, l’artiste a su mettre d’accord le public et la critique grâce à un travail abouti et original. De la musique aux chorégraphies sans oublier la mode, tout est minutieusement choisi et présenté. Et en parlant de mode, celle que l’on surnomme Queen Bee a, une fois de plus, mis en avant de jeunes créateurs aux côtés des grandes marques de luxe.

Parmi ces créateurs, des africains dont deux ivoiriennes : Lafalaise Dion et Loza Maléombho. L’une s’est faite connaître en 2018 grâce à ses créations valorisant les cauris et la spiritualité africaine, l’autre mise sur des tissus locaux pour sublimer les femmes. En plus de leur nationalité, les deux créatrices ont un autre point commun : ce n’est pas la première fois qu’elles collaborent avec Beyoncé.

L’ascension de ces deux créatrices s’inscrit dans l’effervescence qui touche la scène artistique ivoirienne ces dernières années. De Dior avec Uniwax en passant par Marc Jacobs et Laetitia Ky, les marques internationales s'intéressent aux créateurs ivoiriens et cette tendance n’est qu’à ses débuts !

FashionUnited vous propose un focus sur trois créatrices ivoiriennes qui occupent le devant de la scène et qui ont su faire voyager leurs œuvres au-delà des frontières locales.

Laetitia Ky

À 24 ans, Laetitia Ky est une artiste ivoirienne qui réalise des sculptures à partir de ses cheveux tressés. Suivie par 354 mille personnes sur Instagram et plus d’un million sur TikTok, l’artiste a remporté en 2019, le concours Elite Model Look dans la catégorie « Création Digitale ». Elle a ainsi pu signer un contrat avec l’agence d’une valeur de 50 000 dollars, soit 42 694 euros et plus de 27 millions de Francs CFA (la monnaie utilisée en Côte d’Ivoire). En juillet dernier, Laetitia Ky a fait équipe avec Marc Jacobs pour sa dernière campagne de sacs à main. La marque lui a demandé de créer trois images ainsi qu'une vidéo présentant ses nouvelles pièces.

C’est sur son compte Instagram que Laetitia Ky dévoile les images de sa collaboration avec Marc Jacobs : « C’est l’équipe d’Elite Model World qui m'a informé que j’allais travailler pour Marc Jacobs », explique la créatrice à FashionUnited. « Après avoir pris connaissance des attentes de la marque, j’ai réfléchi à différentes idées en attendant de recevoir les sacs. La marque était très ouverte et ils ne m'ont imposé aucune limite sur ce que je pouvais créer. Ils étaient prêts à me laisser m’exprimer et l’inspiration est venue très naturellement. Quand j'ai reçu le sac, j'ai fait tout le travail le lendemain en six heures et j'ai envoyé les photos », ajoute-t-elle.

En plus de l’art et la mode, Laetitia Ky est engagée pour différentes causes notamment le féminisme.

Loza Maléombho

C’est en 2016 que la carrière de Loza Maléombho prend un virage international. Cette année-là, des pièces issues de sa collection « Zaouli » apparaissent dans le clip « Formation » de Beyonce. Depuis, elle multiplie les succès et elle habille également d’autres personnalités du clan Knowles (nom de famille de Beyoncé, NDLR) : Solange, sa sœur et Kelly Rowland, son ex-partenaire de Destiny Child.

« Il y a une prise de conscience ces cinq dernières années au sein de la communauté afro-américaine qui les amènent à s’intéresser de plus en plus aux “ Black owned businesses ” et à créer le pont avec la communauté africaine. On le voit dans la musique, dans les arts et plus récemment dans la mode. J’ai eu la chance de faire partie de cette vague de créateurs africains qui les ont séduits », a-t-elle déclaré à Life Magazine lors d’une interview en août 2019.

Née au Brésil, d'un père centrafricain et d'une mère ivoiro-ghanéenne, Loza Maléombho a grandi entre la Côte d’Ivoire et les États-Unis. Après des études à l’université des beaux-arts de Philadelphie, elle travaille dans la mode à New York avant de rentrer à Abidjan (capitale économique de la Côte d’Ivoire) en 2012.

Lafalaise Dion

L’histoire de Lafalaise Dion commence par une forte attirance pour les cauris : « Je pense que ma passion pour les cauris est née en même temps que moi. Depuis mon enfance j’ai toujours été attirée par les cauris, par la spiritualité, que j’appelais “ les choses que je ne comprenais pas ”. Malheureusement, je ne pouvais pas les porter ou je ne voulais pas parce qu’il y avait des idées reçues autour des cauris, on les diabolisait beaucoup ». En 2018 pourtant, elle décide de se lancer dans cette aventure après quelques années de recherches et de documentation sur l’origine des cauris et leur signification dans la culture africaine. Très vite ses créations voyagent et elle reçoit des commandes venues du monde entier.

Pour la créatrice et journaliste de 27 ans, cette success-story elle la doit aussi au digital : « C’est la force d’internet et d’Instagram. Je pense que c’est aussi le cas pour Laetitia Ky. Les réseaux sociaux nous ont permis, nous les créatifs, de montrer notre travail à travers le monde. Même si nous sommes plus susceptibles d’être plagiés, cela reste une plateforme d’exposition incroyable. Il n’y a aucune barrière, nous ne sommes plus en Côte d’Ivoire ou en France, il s’agit d'un espace où il y a des personnes connectées à travers le monde ». Cet espace lui a d’ailleurs permis de décrocher des contrats en or : « C’est sur Instagram que l’une des stylistes de Beyoncé a repéré mon compte alors qu’elle travaillait sur un projet avec Solange Knowles, en 2019 ». Une prise de contact qui donnera lieu à des collaborations sur deux projets majeurs de Beyoncé : « Spirit » et récemment « Black is King ».

Crédit : Lafalaise Dion/ Capture d’écran Youtube Beyoncé/Facebook Laetitia Ky/ Capture d’écran site Loza Maléombho

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