Louis Vuitton printemps-été 2025 : culture mode, savoir-faire et créativité servent l'idée que l'on se fait du luxe
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Pour sa collection printemps-été 2025, présentée mardi 1ᵉʳ octobre 2024, dernier jour de Paris Fashion Week, Nicolas Ghesquière donne au luxe des valeurs de longitude et d’excellence tout en se renouvelant, saisons après saisons.
À l’heure où le jeu de chaises musicales n’arrête pas (Chanel sans directeur(trice) artistique, Hedi Slimane (Celine) déjà remplacé, Angelo Michele qui arrive chez Valentino, etc.), Nicolas Ghesquière, directeur artistique de Louis Vuitton depuis près de onze ans, joue des références historiques comme d’un manifeste pour dire que le luxe est avant tout une histoire de culture, de raffinement et de légèreté de l'être.
Pour écrire le roman de sa mode estivale 2025, il revisite la période de la Renaissance. Ainsi, ses vestes péplum (avec basque) s’inspirent de la casaque, manteau court masculin, porté largement ouvert, avec de courtes manches bouffantes pour laisser voir les bras. Mais qui se souvient de ce que portaient les hommes du XIVe au XVIIe siècle ? Personne, à part les historiens.
Du coup, pour adapter son propos à l’époque moderne, Nicolas Ghesquière les conçoit dans des tissus souples avec des rayures qui viennent épouser les lignes du corps. Mais aussi dans des tweeds doublés du tissu marron Monogram Louis Vuitton. Ce chic ultime, car discret, s’inscrit en plein dans l’idée que le luxe ne doit pas être ostentatoire mais refléter les valeurs d’une marque.
Dessous, il propose des shorts cyclistes (eux aussi adaptés des chausses à la mode à cette époque ancienne), qui entrent de plain-pied dans la tendance Athletic Chic. Pour renouer avec l’esprit des crevés (ouvertures ou fente dans l'étoffe d'un vêtement), des cabochons (pierre, perle ou cristal poli), parfois recouverts d’un voile de mousseline, viennent orner les tenues, dont le descriptif serait fastidieux tant la richesse des jeux de matières/imprimés/couleurs/broderies est foisonnante.
Le soft power de la mode Vuitton rime avec l’art de vivre à la française dans toute sa pluralité
Côté bijoux, Nicolas Ghesquière privilégie les sautoirs (qui ne sont pas le monopole de Chanel). De nouveaux sacs, l’ADN de la maison, viennent agrémenter la collection printemps-été 2025. De même que des sandales à quadruples brides et talons fins. Côté accessoires, il faut ajouter le revival des fraises, large collerette plissée qui entouraient le cou, qui s'apparentent ici à des colliers de fleurs en tissu (en photo d'ouverture). Côté symbiose artistique, les œuvres picturales de l’artiste Laurent Grasso figurent sur certains modèles de la collection.
Dire que Louis Vuitton donne au luxe ses lettres de noblesse est peu dire. Mais c’est aussi signaler que la collection ne sera sans doute pas, et du moins dans son entièreté, reproduite pour être vendue en boutique (les vêtements seraient vraisemblablement trop chers, même pour la clientèle Vuitton). Mais la fashion week parisienne n’est-elle pas là pour servir l’image des marques ? Dans ce contexte, qu’importe la réalité commerciale, pourvu qu’il y ait l’ivresse.