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Un collectif d’enseignes et une quinzaine de fédérations demandent à l’Etat l’annulation des loyers

By Odile Mopin

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Le bras de fer a commencé. Alors que la question des loyers s’est durcie ces derniers temps entre bailleurs et commerçants, 200 patrons d’enseignes se sont regroupés pour faire masse. Dans une lettre ouverte au gouvernement le collectif demande l’annulation pure et simple des loyers pendant la période de fermeture liée au confinement, puis leur indexation sur la réalité de leur activité après la crise.

Ils pèsent lourds : 2,6 millions d’emplois dans plus de 400 000 points de vente ? Ces deux cent patrons représentent notamment les grands groupes d’habillement (Vivarte, Beaumanoir, Royer, Armand Thiery, Chantelle, Bonpoint, Pimkie, Eram, Cyrillus, Rautureau, Yves Rocher et Petit Bâteau …). Ils sont appuyés par leurs fédérations, Procos (commerce spécialisé), l’Alliance nationale du commerce ou encore la Fédération française de la franchise.

Cœurs battant des villes et territoires, ces acteurs de l’habillement mais aussi de la culture, de l’optique, du multimédia, de la beauté du sport ou du jouet ont vus leurs commerces fermés depuis un mois, et leur chiffre d’affaires se réduire à zéro.

« Alors que le président de la République et le ministre de l'Economie et des Finances ont évoqué le poids des loyers dans les charges des commerçants, nous, dirigeants de commerces de tous secteurs, tirons la sonnette d'alarme et appelons les bailleurs à prendre part à l'effort collectif pour lutter contre la crise qui ravage nos économies » écrivent-t-ils

Bouffée d’oxygène

Si les mesures déjà adoptées par le gouvernement leur ont offert une « bouffée d’oxygène vitale » (chômage partiel, prêts garantis par l’Etat), ils soulignent qu’il y a urgence à régler le problème des loyers : « Nous ne survivrons pas si le problème grave des loyers n'est pas résolu. Des millions d'euros de marchandises dorment dans nos magasins et nos entrepôts et perdent tous les jours de la valeur. Tous nous connaîtrons de lourdes pertes cette année ».

Les grands bailleurs pointés du doigt

« Alors que chacun prend sa part, les représentants des bailleurs, au premier rang desquels le Conseil national des centres commerciaux, demandent aux commerçants de payer leurs loyers, alors même que nos magasins sont contraints de rester fermés. Cette position témoigne d'une absence totale de compréhension de l'ampleur de la crise », dénonce le collectif.

Soulignant que les loyers pèsent jusqu’à 20 pour cent de leur chiffre d’affaires, ils expliquent tout simplement ne pas savoir comment ils pourront payer un loyer à taux plein dans les prochains mois alors même qu’ils ne réalisent actuellement aucune activité et qu’elle restera réduite pour longtemps.

Sauver l’emploi

« Nous appelons le gouvernement à mettre en urgence tout en oeuvre pour permettre aux commerçants de traverser la crise et de relancer l'activité dans les prochains mois.

« Nous demandons l'annulation des loyers durant la période de fermeture et leur indexation sur la réalité de notre activité après la reprise. C'est une question de bon sens pour l'Etat, les salariés, mais aussi les bailleurs, dont l'objectif doit être d'avoir demain des locataires dynamiques pour payer les loyers ! »

Le collectif estime que de cette « question fondamentale » des loyers dépend la sauvegarde de « plus de 15 pour cent des effectifs » de leurs entreprises, soit « au moins 400 000 emplois directs et plus de 50 000 magasins qui pourraient fermer leurs portes définitivement. « Pour préserver les emplois du commerce, notre message est simple : soyons solidaires et déterminés pour créer ensemble, bailleurs et commerçants, les conditions de notre future réussite commune ». concluent- ils.

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crédit : Alliance nationale du commerce

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