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Emmaüs accuse « la concurrence déloyale » des géants de la seconde main

By Anne-Sophie Castro

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Face à la croissance de ce marché « niche » devenu prioritaire, Emmaüs, pionnier de la récupération et de la revente de vêtements et d’objets pour venir en aide aux plus démunis, voit rouge. La concurrence grimpante des géants de la seconde main comme eBay, Vinted ou Le Bon Coin le pousse à chercher de nouvelles alternatives pour se maintenir sur le marché.

Pour ce faire, le mouvement de solidarité « vieux comme le monde », fondé en 1949 par l’abbé Pierre, collabore aujourd’hui avec des marques françaises comme Balzac Paris, leur proposant des chutes de tissus et des invendus pour faire de l’upcycling  – réutiliser des parties de vêtements pour en créer de nouveaux – ou du recyclage. 

Malgré tout, Valérie Fayard, sa directrice générale déléguée pointe du doigt une concurrence qu’elle qualifie de « déloyale » de la part des plateformes de revente en ligne. « Jusqu’à récemment, la récup n’était pas rentable. Il n’y avait que les chiffonniers d’Emmaüs sur ce créneau, a-t-elle confié à Libération. Aujourd’hui, nous devons faire face à des géants de la vente en ligne qui ne collectent que la crème. De plus en plus de marques de mode font également de la collecte pour revendre des produits ou proposer des bons d’achat à leurs clients. C’est un autre type de concurrence : ça capte le meilleur des vêtements, et la qualité de ce qu’on récupère, elle, baisse. »

L'enjeu social au cœur de l’action

Emmaüs, c’est plus qu’un enjeu économique de revente d’articles de seconde main. Le mouvement œuvre à aider les personnes en situation de précarité à développer de nouvelles compétences en développant l’estime de soi et le sens de l’esthétique. « Emmaüs participe à l’impact environnemental de réduction des déchets et propose de nouvelles activités de couture ou de menuiserie », ajoute-t-elle.

Le réseau d’Emmaüs repose sur une structure de 300 unités, dont 200 centrées sur la récupération liée au projet social. Chaque année, 110 000 tonnes de produits textiles sont collectées, « mais la qualité n’est plus la même depuis plusieurs années. On accuse de façon évidente le poids de la fast fashion dans les achats des consommateurs ». À bon entendeur.

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