Histoire de la mode, coût de la vie, débouchés... : cinq bonnes raisons d'étudier la mode à Lyon
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Lyon - Lorsqu’il s’agit de mode française, Paris fait figure de référence, connue à l’international en tant que capitale de la mode. Pourtant, en remontant dans l’histoire, d’autres villes françaises ont su se distinguer également. C’est le cas de Lyon, dont le passé industriel lui a longtemps valu le titre de « Capitale mondiale de la soie ». Un héritage mode que revendiquent les écoles spécialisées, installées dans la ville. Pour ces écoles de mode, Lyon, deuxième ville étudiante de France, présente de nombreux autres avantages pour les étudiants.
1 - Un héritage mode important
À partir du 18ème siècle, Lyon se voit attribuer le titre de « Capitale mondiale de la soie ». Un titre, qui fait la fierté des lyonnais, aujourd'hui encore. « Nous avons une belle et longue histoire avec la mode et c’est l’un de nos avantages », affirme Eva-Marie Goepfert, co-responsable du master mode et communication et de la licence professionnelle métiers de la mode, à l’Université de la mode de Lyon, dans une interview accordée à FashionUnited. « En plus du passé historique, de nos jours, il y a encore des grandes marques qui ont leurs ateliers de fabrication dans la région. Je pense à Hermès. Ici, nous n’assimilons pas forcément la mode aux grandes maisons de luxe. Nous avons une vision plus large de la mode, il s’agit d’industrie, de textile, de fabrication, etc. », ajoute-t-elle.
Une industrie de la mode, qui s’étend dans toute la région Auvergne-Rhône-Alpes : « Nous sommes dans un bassin artisanal. Je ne parle pas que du Rhône, mais de la Drôme aussi. Vous avez Hermès dans le Rhône et vous avez aussi Louis Vuitton dans la Drôme. La mode, au-delà de ce qu'il y a dans les magazines, dans les défilés et sur les réseaux sociaux, c’est aussi le savoir-faire artisanal, les petits métiers et les innovations », explique Rémi Perrier, créateur de mode et professeur de stylisme, d’'histoire du costume et de marketing de la mode, à Modart Lyon.
2- Des entreprises prestigieuses
La présence de grandes entreprises dans ce bassin historique de l’industrie de la mode est, selon Nathalie Albregue, directrice d'Esmod Lyon, un avantage pour les écoles de mode : « La région est très riche et notre école a la chance d'être au cœur de cette dynamique. Cela nous permet d'avoir beaucoup de partenariats pour nos étudiants. Que ce soit pour obtenir des stocks morts, visiter des ateliers ou encore récolter des témoignages », confie-t-elle. « En tant que métropole et cœur économique de l’industrie du cinéma et du textile, Lyon est un carrefour européen. Une école de mode a tout intérêt à s'implanter dans une métropole riche d'une histoire textile comme Lyon ».
Une histoire textile, qu’Esmod Lyon tient à mettre en avant. « Notre école est positionnée en bas des pentes de la Croix-Rousse, qui était le quartier de la soie lyonnaise. Dans les immeubles de ce quartier, les plafonds sont hauts, parce qu'à l'époque, il y avait des métiers à tisser à l'intérieur des appartements. Aujourd’hui, il y a de nombreuses petites boutiques de créateurs de bijoux et d'articles de mode dans le quartier. Il y a une belle énergie créative ici, que l’on ressent aussi dans nos locaux », affirme la directrice de l’école de mode.
3- Entre mode et culture
Avec ses deux millions d’habitants, la métropole lyonnaise accueille de nombreux événements culturels. « Le musée des tissus est le musée phare du coin. Il y a aussi le musée de Bourgoin-Jallieu, qui est un peu plus loin mais est aussi dédié au textile. Le marché de la mode vintage est devenu un très grand festival qui a lieu plusieurs fois par an et qui est une création de nos étudiants », explique Vincent Bullich, professeur en sciences de l’information et de la communication - responsable pédagogique de la licence professionnelle métiers de la mode et du Master Mode à l’Université de la mode, qui dépend de l’Université Lumière Lyon 2.
Pour Rémi Perrier de Modart, contrairement aux grandes villes, la vie à Lyon permet d’affirmer sa personnalité créative : « À Paris comme dans la plupart des grandes villes, il y a une forme d'uniformisation des goûts, du style, de la pensée, etc. Être loin de cette énergie permet aussi de développer sa personnalité, d’affiner ses choix et ses goûts. On échappe à une forme de “mafia du goût" », déclare-t-il.
4- Les débouchés
« Nous collaborons avec de grandes maisons comme Hermès ou Longchamps. C'est une force pour nos étudiants qui peuvent parfois y obtenir des stages débouchant sur des embauches », explique Vincent Bullich, de l'Université de la mode.
« Nous avons des anciens élèves qui sont aujourd’hui responsables communication et marketing au sein de marques ou d’entreprises de mode. Il y en a d’autres qui travaillent dans des agences de communication, de relations presse ou des bureaux de tendance », rajoute Eva-Marie Goepfert, de l’Université de la mode.
Si elle est aujourd’hui directrice d’Esmod Lyon, Nathalie Albregue fait aussi partie des anciens élèves de l’Université de la mode : « Je pense qu’il s’agit de la deuxième promotion, dans les années 90. Je suis née à Lyon, j’y ai fait une partie de mes études avant d’aller à Paris. J'ai été embauchée par le groupe Galerie Lafayette, en tant que responsable de département. J'ai travaillé dans différentes villes de France, Grenoble, Dijon, Cannes, Saint-Laurent-du-Var, puis à nouveau Lyon ». Une expérience qui aura duré 18 ans et qui lui permet aujourd'hui de mieux appréhender les défis de ses étudiants. « Nous accompagnons des jeunes qui créeront leurs propres marques ou travailleront pour des maisons de mode. Ayant aussi collaboré avec un incubateur, j’arrive à comprendre leurs préoccupations et, je l'espère, à répondre à certaines de leurs questions ».
Aujourd’hui créateur de mode et enseignant, Rémy Perrier a également étudié à Lyon.« J'ai fait le choix de faire mes études à Lyon, à Supdemod, pour plusieurs raisons, notamment l’histoire du textile. Il y a une volonté de la ville de redonner vie à cet héritage et c’est important. Il ne faut pas oublier que c’est Lyon la vraie capitale de la mode, en tout cas la vraie capitale du textile. Cet héritage mérite d’être exploité davantage », affirme-t-il.
5 - Le coût de la vie moins élevé
« Je pense qu’il est plus facile pour un étudiant de trouver un job, un stage ou une alternance à Lyon qu’à Paris par exemple. La vie y est moins chère. Je pense sincèrement que c’est en fait l’un des premiers facteurs que les étudiants regardent. C’est en tout cas ce que j’ai fait lorsque j’étais à leur place », confie Rémi Perrier, de Modart.
Pour Nathalie Albregue, d’Esmod, « la 3ème ville de France, après Paris et Marseille, offre les avantages de la grande ville, tout en étant plus accessible. Ça peut être aussi réconfortant de faire ses trois premières années à Lyon ou dans une autre ville de province et de partir ensuite à Paris, pour faire sa 4ème et sa 5ème année », déclare-t-elle.
- Lyon, riche héritage mode et textile, attire les écoles de mode grâce à son histoire et ses entreprises prestigieuses.
- Des partenariats avec de grandes marques et un coût de la vie moins élevé que Paris offrent de nombreux avantages aux étudiants.
- L’équilibre entre la vie culturelle dynamique de Lyon et la possibilité de développer une personnalité créative attire les étudiants.