• Home
  • Actualite
  • Business
  • La marque de fast fashion britannique Boohoo accusée de maltraitance ouvrière

La marque de fast fashion britannique Boohoo accusée de maltraitance ouvrière

By Florence Julienne

loading...

Scroll down to read more

Business

Bild: Boohoo Group Plc

Mardi 14 février 2023, ce n’était pas fête des amoureux entre l’équipe de Boohoo, venue participer à une conférence sur le nouveau salon londonien Source Fashion, destiné à l’approvisionnement durable, et six activistes engagées pour une mode plus éthique.

Ce n’est pas la première fois que Boohoo est accusée de maltraiter ses employés. En juillet 2020, le groupe d'habillement britannique Boohoo est accusé de faire appel à des fournisseurs aux pratiques quasi-esclavagistes. Suite à quoi, le groupe réduit drastiquement la liste de ses fournisseurs. Rebondissement en novembre 2022, quand un journaliste du Times, qui a travaillé sous couverture, donne un nouvel écho à ses accusations. Le 25 novembre 2022, Boohoo Group PLC fait savoir que de fausses informations ont été relayées par l’AFP et entend déposer une plainte auprès de l'IPSO (Independent Press Standards Organisation). En février 2023, voici que l’affaire rebondie de manière plutôt spectaculaire.

Une vidéo publiée sur le compte Instagram de Venetia La Manna (et toujours en ligne) raconte la scène. Six jeunes femmes sont à l’entrée du salon Source Fashion et parlent face caméra : « nous sommes devant le salon Source Fashion qui reçoit aujourd’hui Bohoo pour parler du futur de la mode éthique. On va y aller pour perturber cette séance. C’est aussi grossier que ça en a l’air. »

La scène se déroule ensuite pendant la conférence, qui reçoit les responsables de Boohoo : Lianne Pemberton, pour le développement durable, Samuel Cliff, pour la conformité éthique, Sophie Rycroft, pour le sourcing, et Hanna Williamson, pour la qualité et conformité des produits. La modératrice demande s’il y a des questions dans la salle. C’est là que Venetia La Manna, assise au premier rang dans le public, intervient, reprenant la fameuse formule de Greta Thunberg : « Comment Boohoo ose-t-il intervenir sur cette plateforme pour parler d’éthique et de collaboration industrielle ? (là, elle monte sur le podium) Quand ceux qui fabriquent les vêtements dans l’usine de Leceister sont payés 3,50 livres de l'heure (3,95 euros) ? Pourquoi vos petites mains ne sont-elles pas présentes sur ce panel ? ». C’est à ce moment que deux gardes du corps, musclés à souhait, l’agrippent par les bras pour la faire sortir de la salle.

Mais la scène n’est pas finie, puisqu’une de ses complices reprend : « 207 millions d’articles sont produits chaque année quand un ouvrier est rémunéré 3,50 livres ». Une troisième prend la parole : « ce alors que le PDG est prêt à recevoir un bonus correspondant à 200 pour cent de son salaire ». Les deux se font éjecter de la salle par le même service d’ordre.

« Plus de la moitié des employés de l’usine de Leceister se plaignent de ne pas être autorisés à aller aux toilettes »

C’est alors qu’une quatrième activiste, également présente dans le public, poursuit : « plus de la moitié des employés de l’usine de Leceister se plaignent de ne pas être autorisés à aller aux toilettes ». Elle est également remerciée vertement. Le final se déroule sur la scène où sont installés les intervenants de Boohoo. Une cinquième militante intervient : « Boohoo vend 207 millions… ». Un garde du corps l’interrompt, la repousse, elle conclut « je peux partir toute seule, ne me poussez pas s’il vous plaît ».

L’épilogue se joue dans les allées du salon où la sixième jeune femme interpelle la foule : « les entrepôts de Burnley les ont forcés à travailler dans des conditions extrêmement difficiles. Ils ont subi des harcèlements sexuels et ont été victimes de racisme. Qu’est-ce qui est éthique à ce propos ? »

On entend ensuite : « Boohoo est sous le sceau d’accusations de greenwashing et a été nommé comme la marque la moins sustainable », tandis que le service d’ordre raccompagne les militantes à la sortie. « Payez vos ouvriers ! Bye bye Boohoo, l’exploitation ne se fait pas ! » concluent les jeunes femmes dont la vidéo n’a sans doute pas fini de tourner sur les réseaux sociaux.

Boohoo
conditions de travail
Greenwashing