Premières images de l’exposition « Azzedine Alaïa couturier collectionneur » au Palais Galliera
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En ce mercredi 27 septembre 2023, en pleine Fashion Week Paris, le Musée de la Mode (10 avenue Pierre 1er de Serbie, Paris 16e) ouvre ses portes au grand public pour raconter des histoires de mode, à travers la collection personnelle de feu Azzedine Alaïa.
« Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme », cette célèbre phrase attribuée à Lavoisier résume parfaitement le sentiment qu’inspire l’exposition « Azzedine Alaïa couturier collectionneur », dont nous vous annoncions il y a peu la venue. C’est la deuxième exposition que consacre le Palais Galliera au couturier d’origine tunisienne (fait suffisamment rare pour mériter d’être signalé, à part Hedi Slimane, qui ?).
À travers une collection pléthore – les 140 pièces exposées ne sont qu’une toute petite partie de ses archives personnelles -, Azzedine Alaïa a sans doute trouvé les ressorts de son inspiration. Si la plupart évoquent un temps révolu, certaines sont criantes de modernité.
C’est le cas de cette robe de jour d’Adrian, costumier américain célèbre pour avoir imposé le style glamour hollywoodien, datant de 1947. Ou bien de cette autre robe signée Marie-Louise Carmen de Tomimaso, dite Carven, qui mesurait 1m55 et a eu l’idée de concevoir sa propre garde-robe, en conséquence, celle des femmes de son époque (1945). Ou encore celle de Claire McCardell, créatrice américaine, officiant entre 1940 et 1958, un peu perdue de vue, mais dont le style est aujourd’hui reconnu comme le fondement du stylisme moderne.
Bien sûr, on retrouve dans cette exposition cette même volonté qu’a la fondation éponyme de restituer le patrimoine matériel et culturel de la maison. Ce, à travers les expositions consacrées au parallèle entre Cristobal Balenciaga et Azzedine Alaïa, ou encore celle en cours entre Madame Grès et lui « Alaïa/Grès, au-delà de la mode ». Sans doute la farouche envie de raconter des histoires de mode qui ne se résument pas aux photocalls et à « qui est assis au premier rang des shows ? ». Alaïa a toujours fait les choses à sa façon, il n’en était pas moins avisé par ceux qui l’ont précédé.
D’autres noms célèbres figurent dans cette exposition : des disparus – Paul Poiret, Madeleine Vionnet, Charles James, Lucien Lelong, Dior par John Galliano, etc. – et des survivants - Chanel, Jean Patou, Jeanne Lanvin, Elsa Schiaparelli, Junya Watanabe, etc.
Le clou du spectacle ? Trois costumes signés Matisse, exposés au Musée d’Art Moderne (avenue du président Wilson, Paris 16e), réalisés pour le spectacle « Le chant du rossignol », datant de 1919. Preuve que le monde de l’art a toujours fréquenté celui de la mode et que la force de cette dernière se nourrit de mille connaissances qui, accumulées, écrivent le futur. « Azzedine Alaïa couturier collectionneur » se tient jusqu’au 21 janvier 2024.