Rencontre avec Manish Arora

By FashionUnited

28 avr. 2010

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Mode

Depuis sa dernière apparition lors de la Semaine des collections de Prêt-à-Porter en Mars à Paris, le styliste indien Manish Arora a confirmé être une figure montante sur la scène internationale de la mode. Sa dernière collection pour l’hiver 2010-2011, inspirée d’Art Déco des années 20 et 30, mélange avec brio l’occident, l’histoire et l’orient et ne cesse de surprendre les critiques en la matière.

 

Souvent comparé à Jean-Paul Gaultier ou John Galliano pour l’excentricité dans ses créations, ses motifs kitchs et sa large palette de couleurs psychédéliques, Manish Arora se distinguait déjà lors du défilé Printemps/Eté 2009 avec la création d’une « robe manège » venue tout droit de l’univers du cirque.
Rencontre exclusive avec le couturier, le temps d’une interview.

Quand avez-vous commencé dans le domaine de la mode ?
Après mes études au National Institute of Fashion Technology de New Delhi en 1994 où l’on m’a décerné le prix du meilleur élève, j’ai décidé de lancer mon propre Label en 1997 « Manish Arora » et à le commercialiser en Inde.

Comment êtes-vous parvenu à présenter vos collections en Europe ?
J’ai commencé par la Semaine de la Mode en Inde en 2000 et suite à ça j’ai été remarqué et invité à Londres où j’ai présenté mon travail pendant deux années. Ensuite Didier Grumbach, Président de la Fédération Française de la Couture m’a fait venir à Paris. En mai 2009, j’ai été nommé Membre de la Chambre Syndicale du Prêt-à-Porter des Couturiers. J’ai depuis participé à  six éditions de la Paris Fashion Week et compte bien continuer sur ma lancée.

Sur quels marchés êtes-vous présent ?
A part l’Inde, nous sommes présents dans différents pays à travers le monde, notamment en Europe, au Moyen-Orient et aux Etats-Unis.

La Russie fait-elle partie de vos projets d’expansion ?
Oui tout à fait. Nous étudions actuellement la possibilité de pénétrer le marcher russe le plus tôt possible.


Qui constitue votre meilleure clientèle ?
L’Europe et le Moyen-Orient sont les deux zones où nous vendons le plus.

Quelle est votre relation avec vos collègues créateurs indiens ?
J’ai d’excellents rapports avec les créateurs de ma génération : Malini Ramani ou Rajesh Pratap Singh par exemple. Rajesh a été hautement apprécié au niveau international  à l’occasion de son dernier show. Il a un potentiel tout à fait incroyable qui captive la sensibilité des européens.

Les medias vous ont donné le surnom « d’enfant terrible indien » en faisant référance à Jean-Paul Gaultier. Qu’en pensez-vous ?
Je préfère ne pas

être comparé à lui car nous avons deux trajectoires très différentes. Nous avons chacun notre propre sensibilité et approche envers le stylisme. Biensûr JPG intègre énormément d’éléments indiens dans ses créations mais nous l’interprétons différemment.

Combien coûte une de vos créations haute-couture ?
Il faut compter 7 500 euros en moyenne.

Que représente le volume des ventes de « Manish Arora » en 2009 ?
Nous avons facturé 15% en plus par rapport à l’année dernière.

Avez-vous l’intention de collaborer avec d’autres marques de cosmétiques telles que MAC ?
Il n’y a rien de prévu pour l’instant. La collaboration avec MAC était du moins particulièrement satisfaisante.

Pensez-vous que les importations de tissus et savoirs-faires indiens peuvent aider à maintenir la haute-couture en vie ?
Oui, absolument. Nous avons en Inde une liste infinie de matières et techniques. Notre broderie par exemple continue à être aujourd’hui l’une des plus riches et diversifiées à travers le monde.