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Après l’incendie du marché de seconde main au Ghana, La Mode Européenne déploie ses solutions

By Florence Julienne

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Baptiste Lingoungou, président de l’association La Mode Européenne Credits: La Mode Européenne

L'incendie qui a ravagé le marché de vêtements de seconde main de Kantamanto à Accra, la capitale du Ghana, a une fois de plus soulevé la question des déchets textiles des Occidentaux. L’association La Mode Européenne, qui œuvre pour le réemploi du textile en France en le revalorisant en Afrique, propose des solutions.

L’incendie dévastateur de Kantamanto a réduit en cendres un marché qui est l’un des plus grands d’Afrique pour la redistribution des vêtements venus d’Europe. Sur ce continent, l'industrie de la fripe emploie 355 000 personnes et génère 230 millions de dollars (plus de 220 millions d'euros) de recettes annuelles (source Agence des États-Unis pour le développement international, USAID).

« Le vrai problème, ce n’est pas l’envoi de vêtements, c’est la quantité et la qualité, confie Baptiste Lingoungou, président de l’association La Mode Européenne, à FashionUnited. Beaucoup sont invendables et transforment les marchés en décharges toxiques. Les échanges de vêtements entre l'Afrique et l’Europe restent un moteur économique. L'arrêter déstabiliserait davantage les pays africains et une réponse à cette crise centrée uniquement sur la France ou l'Europe serait un signe de plus de notre manque de considération pour ce continent ».

« L'Afrique est la poubelle des déchets textiles de l’Europe, mais je suis contre l’arrêt de l’envoi de vêtements », Baptiste Lingoungou

La Mode Européenne défend cette vision depuis 2019 en récupérant des vêtements, produits de beauté, accessoires, sacs et chaussures auprès des particuliers et des marques (Noyoco, Groupe Etam, Panafrica, Lee Cooper, Chantelle, etc.) afin de créer des boutiques solidaires en Afrique. Le but principal étant de créer de l’emploi au cœur des populations où règnent la précarité et le chômage.

Selon lui, plutôt que de stopper les exportations, il conviendrait d’imposer une régulation stricte (les vêtements exportés doivent être triés avec minutie pour éviter l’envoi massif de déchets inutilisables) ; d’allouer des fonds européens pour une gestion durable des déchets textiles en Afrique, d’engager un partenariat à long terme pour bâtir des infrastructures solides ; de soutenir l’industrialisation locale en investissant dans des usines locales de recyclage et de revalorisation textile ; de collaborer avec des éco-organismes et des acteurs comme Refashion ; enfin de lutter contre la surconsommation d’une mode jetable.

« Avec La Mode Européenne, nous croyons à une autonomie des pays africains à travers des partenariats équitables avec l'Europe tout en faisant la promotion des relations horizontales en bâtissant de vrais liens. Nous nous engageons à envoyer juste ce qu'il faut pour rendre nos projets autosuffisants. Ces initiatives créeront des emplois, renforceront l’économie africaine et participeront à une véritable économie circulaire », ajoute Baptiste Lingoungou.

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