Défaillance d’entreprises en 2023 : des chiffres toujours en hausse

En 2023, le nombre d’entreprises à avoir déclaré faillite a considérablement augmenté partout dans le monde. En France, cette hausse est estimée à 10% par rapport à l’année précédente.

Sur les 45 pays et régions observés par la compagnie américaine Dun & Bradstreet, spécialisée dans l’analyse de données commerciales et financières, plus de la moitié ont été frappés par une augmentation des faillites d'entreprises. Parmi eux, 20 ont signalé une importante hausse, estimée à plus de 10 % par rapport à l'année précédente. Ces chiffres confirment la tendance à la baisse observée dès 2022. Des nations comme les États-Unis, le Royaume-Uni, la France et le Canada ont vu leurs taux de faillite dépasser ceux de la période avant la pandémie.

Le cas de la France

Au 4ème trimestre 2023, avec 16 820, les faillites en France ont atteint leur plus haut niveau depuis le 1er trimestre 2015. Avec un nombre total de 57 731, soit une hausse de 36 % en glissement annuel, les faillites en France en 2023 ont atteint leur plus haut niveau depuis 2017. En cause, le coût plus élevé du crédit et la faible demande du marché, qui poussent les entreprises les moins compétitives vers l'insolvabilité. L'augmentation du taux de faillite en France est attribuée, en partie, à la suppression de l'aide gouvernementale liée au Covid et aux politiques d'assouplissement qui ont maintenant été retirées. Au cours des trois années écoulées depuis janvier 2021, 129 000 entreprises au total ont fait défaut en France.

Selon la Banque de France, les petites entreprises représentaient 92 % de l'ensemble des procédures d'insolvabilité ouvertes au troisième trimestre 2023. Parmi les secteurs particulièrement concernés par la menace de faillite, il y a la mode, touchée de plein fouet. Ces derniers mois, les fermetures de boutiques ne cessent de grimper et les enseignes placées en redressement judiciaire sont de plus en plus nombreuses. Pimkie, Minelli, Naf Naf, etc.. La liste est bien longue et pour l’heure, il semble difficile pour le secteur d’envisager une solution efficace et pérenne.

Le cas de l’Europe

Au quatrième trimestre 2023, les faillites ont augmenté de 0,6 % dans l'UE par rapport au troisième trimestre et de 2,7 % dans la zone euro. Les dernières données montrent une poursuite de la tendance générale à la hausse des défaillances d'entreprises depuis la mi-2020 ; cependant, elles n'ont atteint les niveaux pré-pandémiques qu'au cours des deux derniers trimestres. Les plus fortes hausses de défaillances ont été enregistrées en Croatie (+18,5 % par rapport au 3e trimestre 2023), en Slovaquie (+16,8 %) et au Luxembourg (+15,7 %).

Quelles perspectives pour l’avenir ?

Pour Dun & Bradstreet, les défis à venir sont nombreux et complexes. Les risques géopolitiques, les environnements de crédit plus stricts et les politiques monétaires rigoureuses en réponse à l'inflation risquent de peser lourdement. De plus, les coûts de la vie et d'exploitation continuent de grimper. Malgré une certaine baisse des taux d'inflation, les taux d'intérêt restent élevés, ce qui, selon la compagnie, complique davantage les conditions de financement pour les entreprises.

Le coût du service de la dette et la renégociation des financements à des taux plus élevés, associés à un soutien public limité face à la consolidation budgétaire, pourraient précipiter de nombreuses entreprises vers la faillite, selon les prévisions.  Les effets de ces pressions varieront selon les secteurs et les régions. Les conflits géopolitiques, notamment au Moyen-Orient et en Ukraine, constituent un risque majeur, perturbant les chaînes d'approvisionnement et créant des tensions sur les marchés financiers et énergétiques.

En conclusion, Dun & Bradstreet estime que l'année 2024 s'annonce comme une période de défis intenses pour les entreprises à travers le monde, alors qu'elles naviguent dans un paysage économique instable et parsemé d'obstacles.