Quelles perspectives pour la mode française en 2028 ?
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Le dernier rapport de GlobalData révèle que le marché français de l'habillement devrait connaître une croissance lente dans les années à venir, en raison d'une combinaison de pressions financières et d'une attention croissante des consommateurs sur la durabilité.
Ce qui ressort du rapport
Selon le rapport "The Apparel Market in France to 2028" de GlobalData, l'habillement est destiné à être la catégorie la plus faible parmi les accessoires, les chaussures et l'habillement, avec un taux de croissance annuel composé (TCAC) projeté de 1,9 % de 2023 à 2028, et sa part de marché en baisse de 0,6 point de pourcentage à 68,8 %.
En cause, tout d'abord, les incertitudes économiques qui poussent les consommateurs à être plus sélectifs dans leurs achats. Ceux-ci privilégient de plus en plus les produits polyvalents et intemporels, qu'ils pourront porter sur le long terme.
Parallèlement, les consommateurs français sont de plus en plus conscients des enjeux environnementaux et sociaux. Peut-être est-ce là une marque de fabrique des consommateurs français, ceux-ci privilégient des produits durables, fabriqués dans des conditions éthiques, et sont prêts à payer un prix plus élevé pour des pièces de qualité qui durent dans le temps. Une évolution des comportements à laquelle les marques de mode doivent s'adapter. En atteste la récente communication axée autour du savoir-faire, ou de l’héritage de certaines marques.
Un marché segmenté
Le marché du prêt-à-porter français se fragmente de plus en plus. Si certaines catégories, comme les accessoires et les chaussures, continuent de tirer leur épingle du jeu, d'autres, comme le prêt-à-porter féminin, connaissent des difficultés.
En 2023, la taille du marché de l'habillement en France était estimée à 50,4 milliards d'euros. Ce marché devrait connaître une croissance lente avec un taux de croissance annuel composé (CAGR) de plus de 2 % entre 2023 et 2028, freiné par le fait que les consommateurs se tournent de plus en plus vers l'achat de vêtements de seconde main et adoptent des garde-robes capsule.
Les femmes privilégient la qualité
Les consommatrices françaises sont de plus en plus exigeantes en matière de qualité et de durabilité. Elles sont prêtes à investir dans des pièces intemporelles et polyvalentes, plutôt que de suivre les dernières tendances. Plus précisément, les prévisions indiquent que le segment du prêt-à-porter féminin enregistrera la croissance la plus faible, avec un taux de croissance annuel composé (CAGR) de 1,4 %. En revanche, les accessoires devraient connaître la croissance la plus forte, portée par la résilience du marché du luxe. Les chaussures, notamment les baskets, devraient également progresser régulièrement grâce à leur popularité croissante.
Les hommes se tournent vers la mode
Le marché du prêt-à-porter masculin est, quant à lui, en pleine croissance, porté par un intérêt croissant pour la mode et le streetwear.
Le prêt-à-porter masculin devrait en effet afficher la plus forte croissance, avec un CAGR de 2,8 %, en grande partie grâce à l'intérêt croissant des hommes pour la mode et le streetwear.
L'enfant, un marché porteur
Le secteur de l'habillement pour enfants devrait suivre avec une croissance de 2,1%, soutenue par son caractère essentiel, car les vêtements doivent être fréquemment remplacés en raison des poussées de croissance et de l'usure.
Le secteur du prêt-à-porter français traverse donc une période de transformation majeure, marquée par des défis économiques, la pression de la concurrence étrangère et l'essor du numérique. Les marques doivent impérativement repenser leur modèle pour répondre aux attentes croissantes des consommateurs en matière de durabilité et d'éthique, tout en s'adaptant aux nouvelles pratiques de consommation en ligne. Celles qui parviendront à allier transparence, qualité et innovation digitale seront les mieux armées pour prospérer dans ce marché en mutation.